France / Politique

[LE 20'12] Laurent Wauquiez: «Je ne veux pas d'un destin à la république de Weimar»

[Le 20'12 #3] Classes moyennes, circulaire Guéant... Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, est l'invité de notre émission politique «Le 20'12». Il est interrogé par Eric Leser, Titiou Lecoq, de Slate.fr, et Christophe Barbier, de L'Express, en partenariat avec l'INA et Dailymotion.

Temps de lecture: 2 minutes

Pour sa troisième édition Le 20'12, la nouvelle émission politique de Slate.fr, L'Express, l'INA et Dailymotion reçoit Laurent Wauquiez. En fin d'émission, retrouvez pour la première fois dans Le 20'12 la chronique de Titiou Lecoq sur la semaine politique sur Internet.

Les classes moyennes

Représentant de la droite sociale, Laurent Wauquiez veut mettre l'accent sur les classes moyennes. Pour lui, cela passe notamment par le maintien de la rémunération des heures supplémentaires. Pas question de travailler 37, 38 ou 39 heures sans gagner plus...

«La société française a totalement fragilisé les classes moyennes depuis une trentaine d’années. On ne peut pas, sur la sortie de crise, avoir une société qui n’est pas construite sur les classes moyennes. Les 35 heures et la rémunération des heures supplémentaires surtout, que Nicolas Sarkozy a apportée, permettent d’apporter un surcroît de rémunération sur les classes moyennes et notamment les classes moyennes modestes. Si la sortie des 35 heures ça équivaut à dire “Ecoutez, oubliez vos heures supplémentaires, maintenant vous allez travailler effectivement 37, 38, 39 heures, mais sur votre salaire on va faire disparaître les heures supplémentaires”, je suis contre.»

Comment concilier cette volonté avec la prise en compte de la crise économique?

«Je pense qu’on doit faire des efforts sur des domaines pourtant cruciaux comme l’Education nationale, on doit améliorer notre gestion. (…) Je ne pense pas que vous construisez la sortie de crise en affaiblissant et appauvrissant les classes moyennes modestes. On a déjà un problème qui est majeur en France qui est la frontière entre les revenus du salariat et les revenus de l’assistanat, il ne faut surtout pas affaiblir les revenus des classes moyennes modestes. Dans ces revenus, il y a les heures supplémentaires. Je ne suis pas favorable à ce qu’on les fasse sauter.»

Quitte à instaurer un peu de protectionnisme?

«La notion de frontière ne doit plus être un tabou»: Laurent Wauquiez imagine, pourquoi pas, «une taxe écologique ou même une taxe aux importations» pour financer notre protection sociale, «évidemment à l’échelle européenne». «Est-ce que la notion de frontière qu’on a un peu perdue dans notre pays est à ce point-là taboue?»

«Le mal et le doute profond de la France, c’est l’inquiétude de ses classes moyennes (…) La reconstruction du consensus social en France ne peut se faire que si vous le faites autour des classes moyennes.»

Et si la droite perd ces classes moyennes? Laurent Wauquiez en appelle à l'histoire:

«La république de Weimar, elle précède la bascule de l’Allemagne nazie. Cette république de Weimar elle est morte d’une chose simple: elle n’a pas su s’occuper de ses classes moyennes. Je ne veux pas de ce destin.»

Les étudiants étrangers

Que pense le ministre de l'Enseignement et de la recherche de la contestée circulaire Guéant sur les étudiant étrangers?

«Ma position, elle a était claire sur ce sujet depuis le début: la France doit attirer les talents du monde et le rayonnement de notre pays passe par le fait d'accueillir des étudiants étrangers chez nous. Voilà.»

Laurent Wauquiez estime qu'il a gagné l'arbitrage entre Guéant et sa position.

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