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D'où viennent les photos de foetus avortés?

Mais où les militants anti-avortement américains vont-ils chercher les sinistres photos qu'ils brandissent lors de manifestations?

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Fin octobre, Aaron Gouveia, un journaliste du Massachusetts, a posté cette vidéo montrant son altercation avec des militants anti-avortement qui venaient de brandir des images répugnantes de fœtus avortés devant sa femme. Ces images de fœtus avortés font aussi les gros titres à Washington, D.C., où une candidate peu probable au Congrès, Missy Reilly Smith, a fait pression sur les chaînes de télévision locales pour qu'ils diffusent des spots anti-avortement scabreux. Mais où les militants anti-avortement trouvent-ils leurs images de fœtus?

Dans des bennes à ordure, entre autres. Pendant de nombreuses années, un professeur de l'Université Madonna, Monica Migliorino Miller a fourni son imagerie au mouvement anti-avortement. Comme le précisait Damien Cave dans le New York Times, en 2009, Miller a récupéré des milliers de fœtus jetés improprement dans des bennes à ordures à l'extérieur d'établissements de santé du Midwest. Elle a commencé a prendre ces fœtus en photo en 1987.

A la fin des années 1990, une seconde source iconographique majeure vit le jour. Le Center for Bio-Ethical Reform [Centre pour la réforme bio-éthique] s'est depuis constitué une bibliothèque considérable d'images et de vidéos de fœtus et d'avortements. (Note: certains des liens de cet article contiennent des images pouvant heurter les personnes sensibles). Le centre paye des médecins et des cliniques pour qu'ils autorisent un photographe sous contrat à pénétrer dans la salle d'opération et à documenter l'avortement. La vente d'un accès à une salle d'opération n'a jamais été signalée aux États-Unis, il est donc très probable que les images du centre soient prises à l'étranger. Le centre ne dit pas s'il a obtenu ou non l'accord des patientes pour pouvoir prendre ces clichés.

Cet organisme distribue la grande majorité de ses images en haute-définition à des institutions anti-avortement, comme les centres de soutien à la grossesse, mais les manifestants peuvent aussi leur en commander. Ils doivent juste condamner la violence comme stratégie, accepter de ne pas modifier les images et payer entre 3 et 89$ (2,15 et 64€) pour couvrir les coûts d'impression. (Les images numériques sont gratuites, et le centre adapte souvent ses prix en fonction des demandes.) La version la plus chère fait 233x106 cm, et est imprimée avec de l'encre résistante aux intempéries. Les manifestants doivent par contre fournir le bâton pour en faire une pancarte. Plusieurs images incluent des pièces de monnaie, afin de donner une idée de la taille des fœtus et il existe des versions avec en devises canadiennes pour les militants canadiens.

L'Explication remercie Don Cooper du Centre pour la réforme bio-éthique et Angela Dinh de l'Association américaine de gestion de l'information de santé (AHIMA)

Brian Palmer

traduit par Peggy Sastre

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