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Tabac: «Plutôt morte que grosse»

Temps de lecture: 2 minutes

«Plutôt morte que grosse»: cela pourrait être la devise des fumeuses françaises, assure le site américain The Daily Beast. Le chroniqueur parisien du site analyse la croyance selon laquelle arrêter la cigarette impliquerait inévitablement une prise de poids. Celle-ci est tellement répandue en France que les femmes, désireuses de rester minces, fument toujours plus, tandis que les hommes ont eux tendance à arrêter:

Le mythe des cigarettes amincissantes sévit en France, et la stigmatisation des gros est visiblement plus forte que celle du potentiel mortel de la cigarette.

Christelle Touré, chargée de mission du Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) le confirme:

La toute première préoccupation de beaucoup de femmes qui veulent arrêter de fumer, c'est de ne pas grossir.

Le journaliste analyse le phénomène exemples à l'appui, en évoquant notamment celui d'une jeune chanteuse qui n'ose pas arrêter de peur qu'une éventuelle perte de poids nuise à son image sur scène.

Alors que 66% des hommes français fumaient en 1950, ils ne sont aujourd'hui plus que 33%. En revanche, pendant cette même période, le pourcentage de fumeuses a lui augmenté de 20 à 26,5%, et les experts craignent qu'il atteigne bientôt le niveau des hommes. La mortalité liée au tabac augmente elle aussi. Du milieu des années 1980 à 1999, la mortalité due au tabac chez les femmes de 40 ans a quadruplé et continue de croître depuis. A tel point que les chercheurs prévoient que les cancers liés au tabac deviendront d'ici à 15 ans la première cause de mortalité pour les femmes françaises.

Pour éviter une telle progression du nombre des fumeuses et de leur mortalité, il y a du travail à faire pour briser ce mythe très résistant, insiste ainsi le Daily Beast.

Car qu'en disent les médecins et les experts de la lutte anti-tabac? Près d'un tiers des fumeurs qui se décident à dire adieu à leur cigarette ne prennent pas un gramme. Deux tiers prennent effectivement du poids, mais combien? Un fumeur qui arrête prend en moyenne entre 2,3  et 4 kg l'année où il arrête, sachant qu'il peut perdre ce poids après, estiment les experts. Soit rien de dramatique, si l'on a en tête les chiffres de la mortalité, bien plus alarmants.

L'ironie du sort, conclut le Daily Beast, c'est que beaucoup de femmes qui fument depuis des années finissent elles par prendre du poids.

[Lire l'article du Daily Beast]

Photo: Portrait#119/Valentin.Ottone via Flickr CC License by

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