Société

Pourquoi tant de vélos finissent-ils au fond de l'eau?

Accidents ou vandalisme: les fleuves deviennent des cimetières aquatiques pour bicyclettes.

À Amsterdam, on repêche entre 12.000 et 15.000 vélos par an. | User 32212 <a href="https://pixabay.com/fr/photos/amsterdam-rue-canal-bicyclette-2261212/">via Pixabay</a>
À Amsterdam, on repêche entre 12.000 et 15.000 vélos par an. | User 32212 via Pixabay

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur NPR

On trouve de tout dans la Seine: une orque, un béluga mais surtout beaucoup de vélos. Le fleuve n'est d'ailleurs pas le seul à accueillir malgré lui des bicyclettes au fond de ses eaux.

De Rome à Amsterdam en passant par Shanghaï, dans beaucoup de métropoles, le nombre de cadavres de vélos submergés constitue un réel problème. La quantité de carcasses de vélo retrouvées au fond de l'eau ne fait qu'augmenter, obligeant les compagnies à repêcher des milliers de vélos en location. Une société romaine n'a d'ailleurs eu d'autre choix que de baisser le rideau: trop de ses vélos avaient fini dans le Tibre.

NPR a interrogé Jody Rosen, auteur de Two Wheels Good: The History and Mystery of the Bicycle, qui s'est penché en détails sur ce problème, en commençant d'abord par sa ville, New York. Là, certains vélos de la compagnie Citi Bike semblaient apparemment tout droit sortis du Hollandais Volant. Ne manquait que Davy Jones sur une bicyclette agrémentée d'huîtres et de crustacés.

 

L'écrivain a alors commencé ses recherches et découvert que ce nouveau phénomène aquatique impactait bien plus que New York, et qu'il touchait au moins trois continents. La difficulté de ce phénomène à grande échelle est qu'il reste invisible, submergé, littéralement noyé. Il est donc très difficile d'avoir des données fiables.

Le grand plongeon

Si autant de vélos se retrouvent à l'eau, c'est d'abord parce que certains trouvent amusants le lancer de bicyclette et les sauts dans l'eau à vélo. Au point de se filmer et de poster les vidéos sur YouTube.

Nombre des deux-roues repêchés sont des vélos en location, en libre service. Les sociétés de vélo prolifèrent partout dans les grandes villes, ce qui est notamment idéal pour le tourisme. Mais, les vélos n'appartenant à aucun particulier, si les locataires en font tomber un dans l'eau, malencontreusement ou non, les systèmes actuels leur permettent de se faire rapidement oublier.

En Chine, les jets de vélos dans l'eau sont souvent volontaires, explique Jody Rosen. Et pour cause: les deux-roues en libre service nuiraient à l'intimité, car ils conservent les trajets effectués par les habitants. Considérés comme des véhicules espions par certains utilisateurs, les vélos sont alors éliminés par submersion afin d'éviter toute fuite d'information.

À Amsterdam, où il y a plus de deux-roues que d'habitants, entre 12.000 et 15.000 vélos sont récupérés par des tractopelles fluviales chaque année. La municipalité s'est emparé du problème en employant des «pêcheurs de vélos» pour repêcher les carcasses de bicyclettes. Les vélos ainsi récupérés sont ensuite recyclés pour devenir des emballages.

À Paris, certaines sociétés, comme Fluvial Nettoyage, mènent des actions de sensibilisation, mais vont également à la pêche aux vélos. En juillet, rien que dans le bassin de La Villette, une vingtaine de Vélib ont été récupérés en 2 heures. D'autres ont décidé d'exposer tous les vélos et autres objets trouvés dans la Seine. Raphaël, 11 ans, a créé son musée à ciel ouvert avec toutes ses trouvailles pêchées à l'aimant.

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