Si, au fil des étés, vous avez l'impression d'avoir de plus en plus chaud au moment de vous endormir, vous avez malheureusement raison. La semaine du 18 juillet par exemple, les habitants du Royaume-Uni ont vécu la nuit la plus chaude jamais enregistrée, avec des températures avoisinant les 25,9°C dans certaines régions, habituées à des climats bien plus doux.
Toutefois, si la hausse des températures nocturnes est un phénomène qui devient de plus en plus commun à travers le globe, les scientifiques n'avaient jusqu'à présent pas été en mesure de déterminer pourquoi les nuits semblaient se réchauffer plus vite que les journées, rapporte le magazine New Scientist.
Une récente analyse des températures de ces soixante-dix dernières années menée par des chercheurs de la China University of Geosciences de Wuhan pourrait néanmoins apporter quelques éléments de réponse. Leur étude publiée le 29 juin dernier dans la revue Geophysical Research Letters a en effet révélé que depuis 1951, «l'écart entre les températures nocturnes et diurnes s'est réduit de 0,41°C».
Après avoir examiné un certain nombre de scénarios, «dont un monde sans influence humaine, un autre avec des gaz à effet de serre provenant d'activités humaines et un autre avec de la pollution atmosphérique», les scientifiques sont arrivés à la conclusion que l'essentiel de ce réchauffement était dû aux émissions de gaz à effet de serre. En cause: «L'air plus chaud contient plus d'humidité, ce qui augmente les chances d'avoir un ciel nuageux, qui reflète les rayons du soleil pendant la journée mais retient la chaleur pendant la nuit.»
Une aggravation de la situation
«En raison des lois sur la pureté de l'air, les émissions d'aérosols ont considérablement diminué en Europe depuis les années 1980, ce qui a entraîné un renversement de la tendance à l'obscurcissement solaire (les particules de pollution réfléchissent la lumière du soleil vers l'espace) en faveur d'un éclaircissement», explique Xihui Gu, membre de l'équipe de chercheurs à l'origine de l'étude.
Les scientifiques rappellent par ailleurs que les nuits chaudes et humides peuvent être dangereuses, car la sueur s'évapore alors difficilement. Ceci peut, entre autres, mettre à rude épreuve certains de nos organes, comme le cœur.
L'étude précise également que ce phénomène pourrait s'aggraver au fil des années. Les simulations ont en effet révélé que l'écart entre les températures nocturnes et diurnes allait continuer à se réduire et ne pourrait être stabilisé «que si nous réduisions suffisamment les émissions de gaz à effet de serre».