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Un crâne vieux de 14.000 ans découvert en Chine partagerait de l'ADN avec les Amérindiens

Une équipe de l'Académie chinoise des sciences a pu déterminer la trajectoire des habitants de la grotte du Cerf rouge.

Le fossile appartient à une femme surnommée «Mengzi Ren» par les chercheurs chinois. | Trnava University <a href="https://unsplash.com/photos/Xhi0xGIa7IA">via Unsplash</a>
Le fossile appartient à une femme surnommée «Mengzi Ren» par les chercheurs chinois. | Trnava University via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur ScienceAlert

Depuis 2008, des fossiles découverts dans la grotte de Maludong (ou grotte du Cerf rouge) située dans la province de Yunnan, au sud-ouest de la Chine, sont un véritable casse-tête pour les anthropologues. Malgré plusieurs années de recherches, les scientifiques ne sont pas parvenus à retracer leurs origines exactes. Une toute nouvelle étude publiée le 14 juillet 2022 dans la revue Current Biology pourrait toutefois changer la donne, nous apprend ScienceAlert.

Grâce à une évaluation de «séquences nucléaires et mitochondriales [de l'ADN, une équipe de l'Académie chinoise des sciences a pu retracer les origines «d'un crâne vieux de 14.000 ans». Ce fossile appartiendrait ainsi à une femme surnommée «Mengzi Ren» par les scientifiques. Le plus étonnant? Tout porte à croire que cette ancêtre serait étroitement liée aux premières populations d'Amérique, plus connues sous le terme «Amérindiens».

Avant d'arriver à ces conclusions, l'analyse génétique a tout d'abord permis de vérifier les liens étroits de Mengzi Ren avec des humains modernes, «ce qui exclut presque totalement son héritage parmi une souche plus ancienne».

«La technique d'analyse de l'ADN ancien est un outil vraiment puissant», explique à ScienceAlert Bing Su, archéologue à l'Académie chinoise des sciences. «Elle nous dit de manière tout à fait sûre que les habitants de la grotte du Cerf rouge étaient des humains modernes et non une espèce archaïque, comme les Néandertaliens ou les Dénisoviens, malgré leurs caractéristiques morphologiques inhabituelles.»

Une preuve des vagues de migration

L'analyse de l'ADN a aussi dévoilé que, même si Mengzi Ren partage plus de similitudes avec les populations chinoises contemporaines du sud du pays, plutôt que celles du nord, «elle a moins de points communs avec les personnes qui vivent aujourd'hui dans le sud-est de l'Asie». Selon les chercheurs, ceci suggère que «des populations diversifiées vivaient déjà dans la région il y a des milliers d'années».

Mais ce n'est pas tout. L'étude révèle qu'une population ancienne aurait également migré «du nord vers l'est». Certains individus auraient alors quitté le groupe principal et se seraient «aventurés à travers le détroit de Béring, recouvert de glace, afin de coloniser les vastes étendues sauvages des Amériques».

«Ces données nous aideront non seulement à dresser un tableau plus complet de la façon dont nos ancêtres ont migré, mais elles contiennent également des informations importantes sur la façon dont les humains modifient leur apparence physique en s'adaptant aux environnements au fil du temps, comme les variations de la couleur de la peau en réponse aux changements d'exposition au soleil», commente Bing Su.

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