Santé / Sciences

La greffe de cœur de porc génétiquement modifié donne de nouveaux espoirs

Cette opération a été réalisée sur les corps de deux individus décédés et maintenus sous assistance respiratoire.

Le rejet de la greffe et l'infection de l'organe par des virus animaux sont les deux plus gros risques. | marionbrun <a href="https://pixabay.com/fr/photos/docteur-chirurgien-op%C3%A9ration-650534/">via Pixabay</a>
Le rejet de la greffe et l'infection de l'organe par des virus animaux sont les deux plus gros risques. | marionbrun via Pixabay

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Scientist

Le 16 juin et le 6 juillet, deux xénotransplantations –la transplantation d'un greffon dont le donneur est d'une espèce biologique différente de celle du receveur– de cœurs de cochons génétiquement modifiés ont été effectuées, rapporte un article du New Scientist.

C'est une première pour les chercheurs de l'université de New York, qui ont greffé ces deux cœurs de porc génétiquement modifiés dans les corps de deux humains récemment décédés et placés sous assistance respiratoire. «Les transplantations ont suivi des techniques standards», a précisé Nader Moazami, chercheur au NYU Langone Health, lors d'une conférence de presse post-opératoire. Les deux receveurs ont été surveillés pendant soixante-douze heures et des biopsies quotidiennes ont été réalisées. Aucun signe de rejet n'a été constaté pour le moment.

Le corps médical prête une attention particulière au phénomène de rejet, responsable de l'échec des xénogreffes précédentes. Il intervient lorsque le système immunitaire attaque l'organe animal et entraîne sa défaillance.

Pour l'éviter, Nader Moazami et ses collègues ont utilisé des cœurs de porc ayant fait l'objet de dix modifications génétiques. Quatre de ces modifications ont permis la désactivation de gènes favorables au risque de rejet et à la croissance anormale de l'organe. Les six autres ont servi à insérer des gènes humains réduisant les incompatibilités entre les voies biologiques des porcs et des personnes. Des médicaments standards ont également été administrés aux receveurs, afin de supprimer la réponse immunitaire.

Des innovations médicales

L'infection de l'organe par des virus animaux est un autre problème potentiel. Les porcs élevés à des fin de xénogreffe vivent dans des installations particulières qui les protègent des bactéries extérieures. Toutefois, cela n'a pas empêché des chercheurs de retrouver, en mars dernier, le cytomégalovirus porcin dans le sang de David Bennett, premier homme vivant à avoir reçu un cœur de porc, lors de sa biopsie. Cette contamination pourrait expliquer les raisons de son décès survenu deux mois après l'opération.

Concernant les deux récentes xénogreffes, une procédure de dépistage plus sensible, pouvant détecter ce virus même présent à des très faibles niveaux, a été utilisée, ainsi que des méthodes de dépistage spécialisées pour surveiller la transmission d'autres maladies porcines, indique le cardiologue Robert Montgomery. «C'est l'avantage de faire des transplantations sur des humains décédés. Nous sommes en mesure d'examiner les tissus et les échantillons de sang et d'obtenir une analyse beaucoup plus approfondie de ce qu'il se passe», ajoute le médecin.

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