Santé / Sciences

Des petites bulles dans le sperme pourraient expliquer l'infertilité chez certains hommes

Celles des hommes fertiles n'agissent pas comme celles des hommes infertiles au contact de muqueuse utérine.

Les scientifiques espèrent qu'à terme, leurs recherches permettent de développer de nouveaux traitements. | Testalize.me <a href="https://unsplash.com/photos/0jE8ynV4mis">via Unsplash</a>
Les scientifiques espèrent qu'à terme, leurs recherches permettent de développer de nouveaux traitements. | Testalize.me via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Scientist

Au Royaume-Uni, un cas sur quatre d'infertilité est considéré comme «inexpliqué». En France, ce pourcentage est d'autant plus conséquent si l'on se concentre uniquement sur les hommes. Selon un article publié par Sciences et Avenir en 2019, près de 70% des cas d'infertilité masculine restent en effet un mystère pour la science.

Une nouvelle étude parue dans la revue Human Reproduction le 30 juin pourrait néanmoins apporter quelques éléments de réponse, ou du moins ouvrir la voie à d'autres recherches plus poussées, quant aux raisons derrière cette infertilité inexpliquée.

Comme le souligne New Scientist, «le sperme contient de minuscules bulles de membrane cellulaire remplies de liquide, appelées exosomes». Ces dernières sont libérées par diverses cellules de l'appareil reproducteur masculin et peuvent fusionner «avec les spermatozoïdes pour délivrer des molécules qui contribuent à améliorer la qualité du sperme». Mais ces exosomes agissent différemment chez les hommes ayant des problèmes d'infertilité.

C'est sur ce phénomène qu'une équipe de recherche a récemment souhaité se pencher. Menés par Hadis Gholipour de l'Université iranienne des sciences médicales, les scientifiques ont conclu de leurs travaux que «les exosomes présents dans le sperme des personnes souffrant d'infertilité inexpliquée peuvent rendre la muqueuse utérine moins réceptive à l'implantation d'un embryon».

Une piste à creuser

Pour arriver à ces conclusions, l'équipe a collecté des exosomes provenant du sperme de dix hommes touchés par une infertilité inexpliquée. De la même manière, dix hommes fertiles ont été invités à déposer un échantillon de leur sperme. Les scientifiques ont ensuite extrait du tissu endométrial de l'utérus de six femmes, afin de le combiner aux exosomes.

Après une période d'incubation de vingt-quatre heures, «les exosomes incubés se lient aux cellules de l'endomètre et peuvent se retrouver à l'intérieur de ces cellules, explique Hadis Gholipour. Une fois à l'intérieur, les exosomes peuvent ainsi délivrer divers signaux.»

En d'autres termes, les scientifiques découvert que les exosomes des hommes présentant une infertilité inexpliquée «déclenchaient un modèle différent d'activité génétique dans les cellules endométriales». Gholipour et son équipe estiment donc que cette activité inhabituelle pourrait rendre l'implantation d'un embryon plus difficile.

Si des études impliquant un plus grand nombre de participants seront les bienvenues afin de confirmer ces premiers résultats, Gholipour souhaite que celle-ci puisse donner lieu à des recherches approfondies pour, à terme, développer de nouveaux traitements à l'infertilité inexpliquée.

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