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Que faut-il savoir sur la variole du singe?

Même si la prudence reste de mise, inutile de paniquer, les infections restent bénignes dans la grande majorité des cas.

Un juste principe de précaution s'impose, afin de minimiser les facteurs de risques. | Anastasiia Chepinska <a href="https://unsplash.com/photos/eGjHhmC_3ww">via Unsplash</a>
Un juste principe de précaution s'impose, afin de minimiser les facteurs de risques. | Anastasiia Chepinska via Unsplash

Temps de lecture: 3 minutes - Repéré sur The Guardian

Alors que plusieurs nouveaux cas de variole du singe ont été détectés début mai dans des pays où le virus n'était pas connu pour circuler jusqu'alors, notamment en Europe, une petite mise au point s'impose.

Que sait-on de ce virus?

La variole du singe (orthopoxvirose simienne) est une infection virale, identifiée pour la première fois en 1970, et que l'on trouve généralement sur le continent africain, dans les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest. Quelques cas isolés ont déjà été diagnostiqués dans d'autres régions par le passé, notamment aux États-Unis en 2003, et au Royaume-Uni, en 2018.

Deux formes distinctes du virus ont été identifiées: une souche que l'on trouve en Afrique de l'Ouest, et une souche centrafricaine, dans le bassin du Congo. La première est souvent bénigne, c'est celle que les médecins pensent avoir identifiée ces derniers temps en Australie et aux Royaume-Uni; la seconde est plus virulente.

Les jeunes semblent être les plus sensibles à cette maladie, et les cas les plus graves se produisent généralement chez les enfants, notamment après une forte exposition au virus.

Quels symptômes?

La durée d'incubation, qui précède l'apparition des symptômes, est généralement de 6 à 16 jours, mais peut aller de 5 à 21 jours.

Les premiers symptômes à apparaître sont de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, le gonflement des ganglions lymphatiques et des frissons, ainsi qu'une grande asthénie, c'est-à-dire un manque d'énergie.

Quelques jours après l'apparition de la fièvre se déclare une éruption cutanée, dans la grande majorité des cas sur le visage, et qui peut s'étendre sur les autres parties du corps, en particulier les paumes des mains et les plantes des pieds, mais cela peut également toucher les organes génitaux. Ces lésions passent par différents stades, formant des pustules qui vont faire des croûtes avant de finir par tomber, ce qui peut prendre jusqu'à trois semaines.

Sauf cas grave, liés le plus souvent à un état de santé fragile ou détérioré, on guérit spontanément de la variole du singe.

Comment se propage le virus?

La propagation de la variole du singe demeure réduite entre les humains, et nécessite un contact étroit. D'après les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, la transmission interhumaine se ferait principalement par de grosses gouttelettes respiratoires.

«Les gouttelettes respiratoires ne peuvent généralement pas se déplacer à plus de quelques mètres, de sorte qu'un contact prolongé en face à face est nécessaire», indique ainsi le CDC. «Les autres méthodes de transmission interhumaine comprennent le contact direct avec les fluides corporels ou des lésions, et le contact indirect avec des lésions, par exemple par le biais de vêtements ou de linge de maison contaminés», ajoute-t-il.

Autrement, l'infection résulte de contact direct avec des animaux infectés, notamment des singes ou des rongeurs.

La variole du singe est-elle sexuellement transmissible?

Rien ne permet pour le moment d'affirmer qu'il s'agit d'un virus sexuellement transmissible, comme c'est le cas par exemple VIH.

Si des cas de transmission du virus par contact sexuel venaient à se confirmer, c'est plutôt parce que «le contact étroit pendant l'activité sexuelle ou intime, y compris le contact prolongé peau contre peau, peut être le facteur clé pendant la transmission», relève le docteur Michael Head, chercheur à l'université de Southampton.

Il reste conseillé de faire attention aux éruptions cutanées ou aux lésions inhabituelles qui pourraient apparaître sur le corps, en particulier sur les organes génitaux, et de prendre contact avec un médecin ou un hôpital avant de se rendre sur place en cas de doute.

Où ont été découverts les cas récents?

Plusieurs cas ont été confirmés au cours des dernières semaines dans des endroits où la maladie n'est pas endémique, notamment aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Italie, au Portugal, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suède, et dernièrement en France.

Certaines personnes revenaient d'un séjour en Afrique, mais ce n'est pas le cas de toutes les personnes contaminées.

Faut-il s'inquiéter?

Non, mais cela ne doit pas empêcher d'observer un principe de prudence, comme le Covid-19 nous y a habitués. Pour la plupart des gens, l'infection, quoique pénible, restera bénigne. Il est toutefois important que les personnes contaminées s'isolent et soient identifiées, ainsi que leurs contacts, par le corps médical, afin de surveiller l'évolution de la maladie et de la contenir au mieux.

Les personnes qui présentent un faible système immunitaire, ou qui sont enceintes, sont quant à elles plus vulnérables.

Il n'existe pas de traitement ou de vaccin dédiés spécifiquement à la lutte contre la variole du singe, mais il a été prouvé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% en matière de prévention. La production du vaccin contre la variole avait été stoppée après l'éradication du virus dans le monde, mais de larges stocks demeurent, notamment aux États-Unis.

La communauté scientifique estime qu'il faut s'attendre à voir une augmentation du nombre de contaminations, mais doute que cela mène à des épidémies de grande ampleur. Pas de panique donc, mais un juste principe de précaution s'impose, afin de minimiser les facteurs de risques.

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