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La reine Elizabeth II, dernière icône de la monarchie britannique

Que ce soit au travers de billets ou d'œuvres d'art, il n'existe que très peu de visages aussi reconnaissables que le sien.

Pour les artistes, la reine Elizabeth II est devenue un <em>«raccourci visuel»</em> pour faire passer un message. | Ustin Tallis / AFP
Pour les artistes, la reine Elizabeth II est devenue un «raccourci visuel» pour faire passer un message. | Ustin Tallis / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC

Les timbres britanniques sont apparemment les seuls au monde sur lesquels le pays d'origine n'est pas indiqué. En cause: le portrait de la reine est si identifiable qu'on sait d'où ils viennent rien qu'en regardant son visage. Selon la BBC, c'est une des raisons pour lesquelles Elizabeth II peut être considérée comme un véritable symbole. Son image, «hautement codifiée», est immédiatement reconnaissable.

Toutefois, bien qu'elle ait été le sujet d'innombrables portraits, «la reine reste impénétrable, [elle est] une pure interprétation d'un rôle», commente le média britannique. Les mises en scène telles que celle du photographe Cecil Beaton à l'occasion de son couronnement de 1953, montrant alors la Sa Majesté siégeant sur son trône et portant un globe et un sceptre, y sont d'ailleurs pour beaucoup. Symbole d'une monarchie vieille de plusieurs centaines d'années, «la grandeur théâtrale [de la reine] rappelle qu'elle n'est pas comme nous».

S'il existe évidemment quelques photos plus informelles, à l'instar de celle de Patrick Lichfield affichant la reine Elizabeth II rire du fait que le photographe vient d'être jeté dans une piscine, ou encore celle de Mark Stewart capturant l'expression de surprise de la monarque devant des scones, en matière de représentations officielles, une idée reste chère à la monarchie britannique: celle de la distance.

La reine comme «raccourci visuel»

Mais si les portraits officiels de la reine sont légion, bon nombre des images les plus iconiques de Sa Majesté ne sont pas celles exposées à la National Portrait Gallery, «mais plutôt des œuvres d'art qui utilisent son image de manière subversive, spirituelle ou irrévérencieuse». Un des exemples les plus parlants est le tableau d'Andy Warhol peint en 1985, offrant à la reine le même traitement pop art qu'à Marilyn Monroe ou qu'aux boîtes de soupe Campbell.

Surtout, l'utilisation de l'image d'Elizabeth II dans des œuvres permet à un artiste de faire passer toutes sortes de messages. D'après la BBC, c'est «un raccourci visuel» qui permet de critiquer ou de célébrer la monarchie, de parler de pouvoir, de privilège, ou encore de tradition. «Les artistes l'utilisent pour dire ce qu'ils veulent, commente le média. Ils n'essayent pas de la représenter avec précision en tant que personne.»

Il est également peu probable que le prochain monarque ait un pouvoir visuel aussi puissant. Le prince Charles ne sera jamais roi aussi longtemps que sa mère –qui fête ses soixante-dix ans de règne cette année– pour marquer autant les esprits et les générations. Car pour la BBC, c'est bien sa longévité qui fait la force de la reine Elizabeth II: «Son image se répercute sur l'évolution des tendances d'une manière que nous ne reverrons probablement pas [...] de sitôt.»

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