Sciences

Des scientifiques ont fait pousser des plantes dans de la terre venue de la Lune

Un bilan encourageant mais loin d'être sans nuage.

Les récoltes minutieuses de la professeure Anna-Lisa Paul, menées à l'Institute of Food and Agricultural Sciences (IFAS) de l'université de Floride (UF), le 18 mai 2021. | Tyler Jones / UF/IFAS Communications / AFP
Les récoltes minutieuses de la professeure Anna-Lisa Paul, menées à l'Institute of Food and Agricultural Sciences (IFAS) de l'université de Floride (UF), le 18 mai 2021. | Tyler Jones / UF/IFAS Communications / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur NPR

Si nous souhaitons un jour poser durablement nos valises sur d'autres planètes (comme Mars) ou satellites (comme la Lune), il faudra avoir la possibilité d'y subvenir à nos besoins. Et par exemple de faire pousser de quoi se nourrir. C'est pourquoi les récents résultats d'une étude financée par la NASA sont si importants: publiée dans la revue Communications Biology et relayée par NPR, celle-ci affirme qu'il est possible de faire pousser des plantes terrestres dans de la terre lunaire. Avec quelques importantes réserves néanmoins.

«Nous aurons besoin de ressources trouvées sur la Lune et sur Mars pour développer des ressources alimentaires à destination des astronautes qui vivront et travailleront dans l'espace», a récemment déclaré à la presse l'administrateur de la NASA Bill Nelson.

Dans le cadre de son étude, l'équipe menée par Anna-Lisa Paul, enseignante-chercheuse au département des sciences horticoles de l'université de Floride, a donc planté des graines d'Arabidopsis thaliana, dont le nom français est «Arabette des dames». Cette plante, souvent assimilée à de la mauvaise herbe, est reliée aux feuilles de moutarde, mais aussi aux brocolis et aux choux-fleurs.

L'arabette des dames a donc été plantée dans de la terre issue de la Lune, prélevée à l'occasion des missions Apollo 11, 12 et 17. Cette terre est décrite par la spécialiste comme «fine», «poudreuse» et ayant tendance à «coller à tout». À titre de comparaison, des graines ont également été plantées dans une matière imitant la terre lunaire.

La germination des graines a fonctionné sans difficulté: «Nous les avons plantées, raconte Anna-Lisa Paul, nous nous sommes tenus à distance quelques jours, puis nous avons jeté un œil, et c'était incroyable de constater que dans chaque groupe de plantes, tous les semis avaient germé.»

Pas très vaillantes

Tout n'est cependant pas parfait: les plantes qui ont poussé dans la terre issue de la Lune n'ont pas grandi de façon aussi «robuste» que les autres. Elles étaient parfois «rabougries», avec une «pigmentation rougeâtre», explique le rapport.

Les plants ont été récoltés au bout d'une vingtaine de jours afin que leur ARN soit étudié. Ceux qui avaient été cultivés dans la terre lunaire présentaient des similarités indéniables avec d'autres qui avaient été plantés dans des environnement terrestres peu accueillants, comme des terres saturées en sel ou en métaux lourds.

Le prochain défi consistera donc à répondre à la question suivante, explique Robert Ferl, coauteur de l'étude: «À quel point serait-il difficile d'atténuer les réactions hostiles que nous avons constatées?» L'avenir le dira sans nul doute.

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