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Une intelligence artificielle pour brasser la bière de ses rêves

Et pour trouver des parades s'il vous manque des ingrédients.

Degré d'alcool, couleur, amertume et bientôt mousse: tout est paramétrable. | Adam Wilson <a href="https://unsplash.com/photos/6ZZh8kOyW-4">via Unsplash</a>
Degré d'alcool, couleur, amertume et bientôt mousse: tout est paramétrable. | Adam Wilson via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Scientist

Brasser sa propre bière à domicile, une occupation de bobo par excellence? Qu'à cela ne tienne, explique New Scientist: celles et ceux qui souhaitent s'y mettre sans compétence particulière pourront bientôt se laisser aiguiller par la première intelligence artificielle (IA) spécialisée dans ce type de production. S'il est en premier lieu destiné aux professionnels, l'outil en question pourra aider les biérophiles en tous genres à fabriquer le breuvage qui leur correspondra le mieux.

C'est à l'université britannique de Greenwich qu'une équipe de recherche s'est attelée à ce vaste projet, qui permet aussi de recréer une bière déjà existante –ou en tout cas de s'en approcher au mieux– en utilisant des ingrédients alternatifs lorsqu'on ne dispose pas de ceux permettant de réaliser la recette d'origine.

D'après Mohammad Majid al-Rifaie, qui dirige cette équipe, cette intelligence artificielle fonctionne volontairement «à l'envers»: «Au lieu de rendre les brasseurs dépendants des recettes, ceux-ci auront la possibilité de choisir d'abord les caractéristiques de leur bière.»

Grâce à l'outil développé à Greenwich, il est ainsi possible de choisir le degré d'alcool du breuvage, son niveau d'amertume et sa couleur; après avoir indiqué les ingrédients dont on dispose, on peut alors avoir accès à la recette optimale.

Telle une mouche sur la mousse

Cette IA fonctionne en générant aléatoirement un grand nombre de recettes, puis en attribuant une note à chacune en fonction de la façon dont elle répond aux contraintes listées. Ses créateurs et créatrices comparent son comportement à celui de certains insectes, qui se posent au hasard sur de la nourriture, en évaluent l'intérêt, puis appellent leurs congénères lorsqu'ils estiment qu'elle est digne d'intérêt. Dans le cas contraire, ils passent leur chemin sans rien dire.

Destiné en priorité aux véritables entreprises de brassage, l'outil pourrait en effet permettre de réduire les coûts liés à la recherche et au développement, et de rebondir rapidement dans le cas où un ingrédient a priori indispensable venait à manquer. Mais les micro-brasseries peuvent également être concernées, ainsi que les amateurs et amatrices souhaitent transformer leur cuisine –ou leur cave– en laboratoire à bières.

D'autres options devraient être disponibles d'ici quelques temps: on devrait pouvoir choisir la moussabilité de la bière (si si, ça existe), mais également certaines nuances de saveurs et autres particularités aromatiques. Selon certains brasseurs professionnels, comme le londonien Sam Dickison (de chez Boxcar Brewery), un tel outil ne remplacera pas les être humains, mais pourra jouer le rôle de «générateur d'inspirations», autorisant à réaliser des tests virtuels sans gaspiller de matière première. Le plaisir de l'expérimentation véritable, lui, fera sans doute défaut.

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