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Vous ne savez pas chercher l'amour

Les critères les plus courants sur les sites de rencontres sont les moins prédictifs du bonheur amoureux.

Les valeurs et les goûts des individus n'auraient en réalité que très peu d'impact sur la possibilité d'être heureux en couple. | Mikel Parera <a href="https://unsplash.com/photos/v86i3-NaWR0">via Unsplash</a>
Les valeurs et les goûts des individus n'auraient en réalité que très peu d'impact sur la possibilité d'être heureux en couple. | Mikel Parera via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired

La science des relations amoureuses, il faut bien l'avouer, est une discipline de niche. Harry Reis, chercheur à l'Université de Rochester, dans l'État de New York, l'a d'ailleurs comparée à l'adolescence en ces termes: «plus mystérieuse que nous ne le souhaiterions». Pourtant, les avancées dans ce domaine méritent toute notre attention. Le magazine Wired s'y est intéressé par le biais du livre Don't Trust Your Gut – Using Data to Get What You Really Want in Life, écrit par Seth Stephens-Davidowitz, docteur en économie diplômé de Harvard et ancien employé de Google.

Dans ce livre, l'économiste revient sur plusieurs études, dont celle de Samantha Joel, une scientifique qui s'est intéressée à ce qui peut faire qu'une relation a le plus de chances possibles d'être épanouie. La chercheuse a regroupé de très nombreuses études préexistantes et a créé une équipe de quatre-vingt-six scientifiques, qui ont rassemblé des données concernant plus de 11.196 couples –tous hétérosexuels, donc non représentatifs de l'ensemble des relations amoureuses existantes.

En octobre 2019, les résultats ont été présentés à l'Université de Waterloo, au Canada, sous l'intitulé «Peut-on aider ceux qui le désirent à choisir le meilleur partenaire?».

Des résultats surprenants

La première conclusion que Samantha Joel tire de cette étude est la suivante: les relations amoureuses sont absolument imprévisibles. Les valeurs et les goûts des individus, comme beaucoup d'autres données, n'auraient en réalité que très peu d'impact sur la possibilité d'être heureux en couple. Même une intelligence artificielle n'a pas réussi à percer le secret du bonheur en amour. Certaines conclusions sont tout de même utiles.

Si l'étude ne permet pas de prédire correctement les variables susceptibles de mener à une relation heureuse, des résultats significatifs ont été obtenus quant à une variable qui concerne non pas le ou la partenaire recherché, mais la personne recherchant un ou une partenaire. Ainsi, lorsque l'on demande à quelqu'un: «Étiez-vous heureux avant d'être en couple?», si la réponse est «oui», alors les chances qu'il soit heureux dans sa relation sont plus élevées.

La science des données tend ainsi à confirmer l'adage selon lequel «la seule personne qui peut te rendre heureuse, c'est toi-même». Ne soyez pas déçus, le plus important de la démonstration arrive.

L'étude fait également ressortir une liste de variables parmi les moins prédictives du bonheur amoureux. En l'espèce: l'origine ethnique, la religion, la taille, la profession, l'attractivité physique, le passé relationnel, les goûts sexuels, et les similitudes avec soi-même.

En parallèle de cette étude, des scientifiques ont analysé des sites de rencontres et se sont intéressés à ce que les personnes recherchent chez un futur partenaire. La plupart des célibataires se basent presque toujours sur les mêmes critères, regroupés dans une liste qui comprend entre autres la taille ou l'attractivité physique.

La corrélation la plus impressionnante entre toutes ces études est la suivante: la liste des critères les moins prédictifs du bonheur amoureux, issue de l'étude de Samantha Joel, correspond presque parfaitement à celle des critères les plus recherchés sur les sites de rencontres. Ainsi, les qualités requises par la plupart des gens chez un futur partenaire sont celles-là mêmes qui augmentent le moins les chances d'être heureux en couple.

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