N'avez-vous jamais discuté de la météo ou encore du programme télé autour de la machine à café? Ce type de petites conversations a un nom: c'est du «small talk». D'apparence ordinaire –et par définition plutôt creuses–, ces discussions ont en réalité une fonction bien plus importante que ce que l'on pourrait croire. Fast Company s'est intéressé à ce qui se cache derrière cette pratique universelle.
Plusieurs études montrent que le small talk représente un tiers de nos échanges, même si certaines cultures y ont plus recours que d'autres. Pouvant parfois uniquement servir de préambule à des conversations plus longues, cette pratique a d'autres fonctions. Elle peut d'abord permettre de catégoriser plus facilement nos différentes relations (amicales, familiales, professionnelles, etc.). Si ces bavardages sont échangés avec un inconnu, ils permettent d'évaluer certains traits de personnalité de ce dernier, en fonction, par exemple, des sujets qu'il décidera de mettre en avant.
On pense parfois que les conversations qui se tiennent sur le lieu de travail ne sont destinées qu'à transmettre des informations. Pourtant, elles servent aussi à entretenir nos relations, notamment professionnelles: c'est ce que les linguistes appellent la fonction phatique. Dans le monde des affaires, les small talks sont parfois très précisément codifiés, par exemple pour introduire une négociation importante.
Une affaire de synchronisation
Parfois, nous avons la sensation de connaître quelqu'un depuis de longues années après seulement cinq minutes d'échange. Cette sensation de familiarité vient de la synchronisation interpersonnelle, c'est-à-dire du moment où le rythme de parole, les expressions ou encore la respiration des deux interlocuteurs se synchronisent parfaitement.
Des recherches menées à l'Université de Princeton ont également révélé un phénomène appelé le «couplage neuronal», qui se produirait lors de l'acte de narration. Grâce à la technique de l'imagerie par résonance magnétique (plus connue sous le nom d'IRM), les scientifiques ont montré que les ondes cérébrales du narrateur et des personnes qui l'écoutent se synchronisent au cours d'une conversation. Cette expérience témoigne de la puissance des histoires dans la communication: elles permettent de synchroniser nos cerveaux et ainsi de ne pas partager seulement du sens, mais une véritable expérience humaine.