Sciences

De moins en moins d'insectes s'écrasent sur vos pare-brises

Et c'est loin d'être une bonne nouvelle.

Ce phénomène prend tellement d'ampleur que les scientifiques lui ont donné un nom: le «syndrome du pare-brise». | NATHAN MULLET <a href="https://unsplash.com/photos/APzZR9UalxM">via Unsplash</a>
Ce phénomène prend tellement d'ampleur que les scientifiques lui ont donné un nom: le «syndrome du pare-brise». | NATHAN MULLET via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Scientist

Si vous prenez souvent la voiture, vous avez peut-être remarqué que depuis quelques années, de moins en moins d'insectes semblent s'écraser sur votre pare-brise. On le constate même après de longs trajets, au cours desquels votre carrosserie en était habituellement parsemée. Ce phénomène commence à prendre de l'ampleur et à toucher plusieurs pays à travers le globe, si bien que les scientifiques lui ont même donné un nom: le «syndrome du pare-brise».

Si cet effet est connu depuis quelque temps, une récente étude, menée par un groupe de citoyens britanniques rattaché à l'organisme Buglife, et relayée par New Scientist, dévoile des conclusions qui viennent s'inscrire dans cette tendance. Grâce à de petites grilles placées sur leur plaque d'immatriculation –des «splatometers»– les participants ont été invités à compter le nombre d'insectes morts à la fin de leur trajet, et à télécharger les résultats dans une application créée spécialement pour l'occasion.

Si cette expérience peut prêter à sourire, ses résultats sont effarants. Entre 2004 et 2021, le nombre d'insectes écrasés sur les voitures a connu un déclin de 58,5%. Pour Matt Shardlow, l'un des citoyens à l'origine du projet, ces conclusions sont à la fois «dramatiques et alarmantes».

Un déclin lié au changement climatique

Les résultats ont également permis d'établir une moyenne d'insectes morts par mile (unité de mesure valant environ 1,6 kilomètre). En 2020, on comptait en moyenne 0,104 insecte mort par mile, contre 0,238 en 2004. Pour Dave Goulson, professeur de biologie à l'Université du Sussex, ces chiffres viennent confirmer une tendance d'ores et déjà observée par les scientifiques, à savoir que «les populations d'insectes sont en chute libre».

Mais quelle est la cause de ce déclin spectaculaire? En 2017, une étude publiée par la revue scientifique PLOS One estimait que le nombre d'insectes avait diminué en moyenne de 76% en Allemagne, et vraisemblablement d'autant à travers toute l'Europe. Et ce, en grande partie à cause de l'intensification des pratiques agricoles et du recours aux pesticides.

Des disparités apparaissent toutefois selon les régions. Selon Buglife, la chute du taux d'insectes est bien plus importante en Angleterre (65%) qu'au pays de Galles (55%) ou qu'en Écosse (28%). D'après Matt Shardlow, les explications possibles de ces différences régionales sont «une pollution lumineuse plus faible, une utilisation moins importante d'insecticides [...] et un impact moindre du changement climatique plus au nord».

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