Après les applications menstruelles qui partageaient la date de vos derniers rapports sexuels avec certains géants des GAFAM, c'est au tour de certaines applications dédiées à la santé mentale et à la prière de se retrouver sous le feu des projecteurs. C'est en tout cas ce que révèle une étude menée par des analystes de Mozilla et relayée par The Verge.
Pour Jen Caltrider, à l'origine du guide «Confidentialité non incluse», le constat est alarmant. «La grande majorité des applications de santé mentale et de prière sont incroyablement effrayantes», explique-t-elle dans un communiqué publié le 2 mai 2022. «Elles suivent, partagent et exploitent les pensées et les sentiments les plus intimes des utilisateurs, comme les humeurs, l'état mental et les données biométriques.»
Parmi les trente-deux applications analysées par l'équipe, vingt-neuf se sont vu remettre une icône d'avertissement «Confidentialité non incluse». Selon le guide, ces étiquettes sont décernées «aux produits [considérés] comme peu recommandables en la matière», en suivant des critères spécifiques comme l'utilisation des données personnelles par les entreprises, le degré de contrôle qu'ont les utilisateurs sur ces dernières ou encore le taux de sécurité proposé par les applications.
«En ce qui concerne la protection de la vie privée et de la sécurité des personnes, les applications de santé mentale et de prière sont pires que toute autre catégorie de produits [...] examinée au cours des six dernières années», alerte le communiqué.
Des «loups déguisés en agneaux»
D'après Mozilla, les pires applications en matière de confidentialité sont BetterHelp, Youper, Better Stop Suicide, Woebot, Pray.com et Talkspace. On en retrouve d'autres populaires dans cette liste d'apps à la «confidentialité non incluse», comme Bearable ou encore Calm. Seulement trois de ces entreprises ont répondu aux sollicitations des chercheurs de Mozilla
«Les soins de santé mentale traditionnels peuvent être difficiles à trouver pour de nombreuses personnes», souligne The Verge. Ce problème a été exacerbé par la pandémie de Covid-19, alors que de plus en plus de gens ont ressenti le besoin d'y recourir.
Aussi, les applications de santé mentale ont pu se présenter comme une alternative pour certains utilisateurs. Cette nouvelle étude semble malheureusement démontrer que le secret médical reste l'apanage des professionnels. Comme les décrit Misha Rykov, coauteur du guide de Mozilla, ces applications sont en fin de compte «des loups déguisés en agneaux».