C'est une affaire dont on pourrait facilement tirer une morale: attention à ce que vous postez sur les réseaux sociaux. Même si, cette fois-ci, le non-respect de cet adage aura été utile à la police colombienne dans l'arrestation d'un supposé membre du célèbre cartel de narcotrafiquants mexicains de Sinaloa, rapporte Vice.
Envoyé en Colombie le 18 février «pour négocier le prix d'une énorme cargaison de cocaïne destinée au Mexique et aux États-Unis», Brian Donaciano Olguín –aussi connu sous le pseudonyme de «El Pitt»– aurait parcouru le pays accompagné d'hommes armés, jusqu'alors, sans encombres.
C'était sans compter sur une petite virée touristique en parallèle de ses activités criminelles. Selon Vice, «El Pitt» aurait profité de son déplacement pour passer un peu de temps à Los Cristales, une des attractions de la ville de Cali. Accompagné de sa copine, une mannequin colombienne résidant au Mexique, les deux tourtereaux auraient alors souhaité immortaliser ce moment.
«Ignorant complètement les protocoles de sécurité, y compris le fait de n'utiliser que des applications cryptées, la mannequin l'a convaincu de prendre un selfie en s'embrassant devant la montagne Los Cristales», déclare un membre de l'unité de police chargée de l'arrestation d'Olguín au journal colombien El Tiempo. «Elle a immédiatement posté la photo sur son compte Facebook.»
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Grossière erreur
Peu de temps après la publication du selfie et grâce à sa collaboration avec la Drug Enforcement Administration, la police colombienne est parvenue à localiser le point de chute du narcotrafiquant, «un quartier résidentiel où il séjournait avec sa petite amie», relate Vice.
À l'aide d'une première image de surveillance sur laquelle «Olguín est torse nu, allongé dans son lit avec sa petite amie», la police colombienne a fait le rapprochement avec le selfie posté sur Facebook, notamment en reconnaissant les tatouages de l'homme. Selon les autorités colombiennes, Olguín était recherché par Interpol «dans 196 pays pour trafic de drogue».
Lors de son arrestation, «les agents lui ont lu ses droits et l'ont informé de son ordonnance d'extradition par le tribunal du district sud de Californie», rapporte Vice, citant un communiqué partagé par la police colombienne. Cela n'a pas empêché le narcotrafiquant de leur proposer un pot-de-vin d'environ 265.000 dollars en cash (245.000 euros) pour le laisser s'enfuir.