L'invasion de l'Ukraine par les forces russes et la mort de nombreux civils ukrainiens ont fait réagir bon nombre de pays. Si la sphère politique condamne les actions du Kremlin, le monde du sport aussi. Récemment, c'était au tour de Yasuhiro Yamashita, président de la Fédération japonaise de judo, de réprouver les actions de Vladimir Poutine, relate Vice, dénonçant des actes «lâches» de la part du chef d'État.
«Le président Poutine est un judoka et ses actions vont à l'encontre de l'esprit et de l'objectif du judo, a déclaré le champion japonais. En tant que judoka, ma plus profonde tristesse et mes pensées vont au peuple ukrainien ainsi qu'à tous les amateurs de judo du monde entier.»
Cette déclaration a d'autant plus de résonance que Yasuhiro Yamashita s'était lié d'amitié avec le leader russe. Une vidéo datant de 2008 les montre d'ailleurs en train de s'affronter sur un tatami.
Comme le rapporte Vice, cette condamnation fait suite à la décision de la Fédération internationale de judo de suspendre Vladimir Poutine de son statut de président honoraire et d'ambassadeur après l'invasion russe de l'Ukraine. En février, la Fédération mondiale de taekwondo avait également décidé de révoquer Poutine de son statut de «grand maître», lui ôtant par la même occasion sa «ceinture noire honoraire».
Poutine et le sport, une grande histoire d'amour
Il n'est pas méconnu du grand public que le leader russe entretient une relation des plus fusionnelles avec le sport, et notamment avec les sports de combat. D'autant plus que, comme le soulève Vice, «il a longtemps cherché à se présenter comme un leader athlétique et fort».
Lors de sa visite au sein du prestigieux Kōdōkan –«le siège international de cette discipline»– en 2000, Poutine s'était vu remettre «un sixième dan». «Quand je viens à Kōdōkan, j'ai un sentiment de paix comme si j'étais chez moi», avait alors confié le leader russe, rappelle Vice, citant un article du journal japonais Asahi Shimbun.
À cette occasion, il avait également considéré les principes fondamentaux du judo, à savoir «le respect de son partenaire ou de son adversaire et l'autodéfense», comme des conseils utiles au «développement des relations russo-japonaises à une époque où les deux pays cherchaient à coopérer en tant que partenaires diplomatiques». Des paroles qui, face à la guerre en Ukraine, sonnent faux.