Qui sera le prochain locataire du 10 Downing Street? S'il faudra patienter encore deux ans avant de le savoir, des discussions en interne quant aux prochaines élections générales britanniques sont d'ores et déjà en cours. Tous les yeux sont aujourd'hui rivés sur le mythique Parti conservateur, dont les membres devront se prononcer en faveur d'un chef de parti et successeur de l'actuel Premier ministre, Boris Johnson.
Jusqu'à peu, tout laissait à penser que Rishi Sunak, l'actuel ministre des Finances –ou chancelier de l'Échiquier– aurait pu prétendre au poste de chef du gouvernement, rapporte Politico. Élu à la Chambre des communes en 2015, il avait alors fait le choix judicieux de se ranger du côté des pro-Brexit. Sa carrière politique avait ensuite décollé à l'issue de sa nomination en tant que chancelier de l'Échiquier en 2020, «peut-être le rôle le plus puissant du cabinet après celui de Premier ministre».
À ce poste, il avait alors progressivement gagné en popularité en raison de sa «réponse économique audacieuse» face à la pandémie de Covid-19, notamment grâce aux mesures de soutien mises en place pour les restaurateurs. Et tandis qu'en janvier, les révélations concernant le «Partygate» faisaient souffler un vent de panique sur Downing Street, «le nom de Sunak était en tête de liste des successeurs de Boris Johnson», écrit Politico. Toutefois, on apprend par le même site ce mardi que la police londonienne vient d'imposer une amende au chancelier pour avoir été présent à l'une de ces fêtes illégales.
Une série de faux pas
Si tous les indicateurs étaient au vert il y a quelques mois, il se pourrait bien que Rishi Sunak soit passé à côté de sa chance. En mars, il s'était attiré les foudres d'une partie des Britanniques à la suite d'une hausse considérable des impôts, et du «peu d'aide accordée aux personnes les plus durement touchées par la flambée de l'inflation».
Surtout, au-delà de sa gestion économique du pays, Sunak se retrouve aujourd'hui dans de beaux draps après de récentes révélations publiées par The Independent sur quelques magouilles personnelles. Selon le journal britannique, sa femme Akshata Murty –héritière d'une grande société d'informatique en Inde– disposait du statut de non-domiciliée qui lui permettait de ne pas payer d'impôts au Royaume-Uni «sur ses revenus étrangers».
«C'est terminé pour lui, a confié un député à Politico. Augmenter les impôts de la nation alors que sa famille utilise le statut de non-domicilié pour réduire les siens... c'est hypocrite.» Malgré ces récentes révélations, certains continuent à lui apporter leur soutien: «On l'aime tous et on compatit. Car sinon, qui d'autre avons-nous?», lance un député conservateur.