Depuis quelque temps, les techniques funéraires écologiques ont le vent en poupe. Après la légalisation du compost humain aux États-Unis ou encore le processus d'aquamation –un bain chimique bien moins polluant que la crémation conventionnelle– il est maintenant possible de faire un nouveau geste pour la planète lorsqu'on passe l'arme à gauche. Si ces méthodes soulèvent évidemment de nombreux débats sur les obsèques, elles commencent toutefois à attirer l'attention du grand public.
Aussi, deux étudiantes britanniques du Royal College of Art de Londres et de l'Imperial College London ont souhaité développer une «alternative à l'industrie funéraire polluante, tout en restaurant les écosystèmes marins», rapporte Fast Company.
Au travers de leur start-up Resting Reef, elles ont imaginé une technique consistant à mélanger les cendres d'un défunt humain avec des coquilles d'huîtres broyées provenant des restes de l'industrie alimentaire. Des urnes inspirées de la forme naturelle des récifs sont ensuite imprimées en 3D à partir de ce mixte. Ces dernières sont enfin larguées dans l'océan pour former des récifs artificiels, qui deviendront de nouveaux habitats pour les huîtres.
D'une pierre deux coups
«La plupart des gens savent que les récifs coralliens sont en danger, mais les récifs d'huîtres sont tout aussi importants», assure Louise Lenborg Skajem, étudiante à l'origine du projet Resting Reef avec Aura Elena Murillo Pérez. En effet, ces récifs fonctionnent comme des puits de carbone qui absorbent une partie de la pollution des océans. Un phénomène primordial pour la préservation de la biodiversité marine qui tend à disparaître: 85% de ces récifs ont été détruits au cours des cent dernières années en raison de la surexploitation des milieux côtiers.
Alors que les obsèques conventionnelles présentent une source de pollution majeure, cette alternative permettrait de régénérer les écosystèmes marins, tout en offrant une solution au manque de place croissant pour enterrer les défunts. Selon ses conceptrices, «une capsule peut contenir jusqu'à 100 huîtres, un nombre suffisant pour capturer plus de 2 millions de kilogrammes de dioxyde de carbone en trois ans».
Ce projet prometteur est encore en phase de développement mais les pré-inscriptions sont d'ores et déjà ouvertes. Les deux étudiantes espèrent voir leur initiative grandir et prospérer. «Nous voulions créer quelque chose d'attractif, explique Aura Elena Murillo Pérez, parce que ce sera l'héritage que les gens laisseront.»