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Un massacre animalier: les États-Unis ont tué 1,75 million d'animaux sauvages en un an

Les défenseurs de la cause animale condamnent les Wildlife Services, une division du département de l'Agriculture américain responsable de la gestion des espèces sauvages.

Un coyote en train de courir, à Chino, en Californie, le 27 octobre 2020. | Robyn Beck / AFP
Un coyote en train de courir, à Chino, en Californie, le 27 octobre 2020. | Robyn Beck / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

1,75 million: c'est le nombre d'animaux sauvages que le gouvernement américain a abattu au cours de l'année 2021 via les Wildlife Services, un programme du département de l'Agriculture des États-Unis chargé de s'occuper des animaux sauvages menaçant la santé et la sécurité publique. Cela représente 200 animaux tués par heure.

Ce bilan annuel colossal a suscité de vives critiques de la part des défenseurs de la cause animale, qui dénoncent la cruauté de cet abattage massif, et en pointent l'inefficacité sanitaire.

Animaux petits et gros

Parmi les animaux chassés par les Wildlife Services, on retrouve une grande variété, allant des alligators aux colombes, en passant par les loutres, les ours noirs, les hiboux, coyotes, loups gris, porcs-épics, cormorans, tatous, serpents, renards et autres tortues. L'animal le plus touché est l'étourneau, dont plus d'un million de spécimens ont été abattus. Certaines espèces envahissantes, susceptibles de menacer les écosystèmes, comme les ragondins et les porcs sauvages, sont aussi des cibles privilégiées.

L'agence américaine affirme pour sa part que l'abattage est nécessaire afin de préserver non seulement les productions agricoles et la santé humaine, mais aussi les espèces menacées. Elle agit souvent à la demande d'éleveurs, d'agences d'État ou d'aéroports.

Selon les activistes environnementaux, le ciblage de prédateurs comme les coyotes et les ours peut pourtant perturber les écosystèmes, voire favoriser la propagation d'espèces envahissantes.

Des méthodes controversés

De nombreux animaux sauvages sont aussi tués par accident. En 2021, on recensait pas moins de 2.746 victimes collatérales de ces battues –ours, renards, chiens… Cela tient notamment aux méthodes des Wildlife Services, qui déploient sur le territoire des pièges à pattes, des collets mais aussi des poisons. L'utilisation de bombes de cyanure M-44, enfoncées dans le sol avec un appât et qui dégagent un nuage létal lorsqu'un animal les mord, fait particulièrement débat aux États-Unis. Leur usage avait été suspendu en 2017 par l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA), après un accident survenu dans l'Idaho, dans lequel un enfant avait été blessé et son chien tué lors d'une promenade autour de leur maison.

D'autres méthodes de chasse comme le rassemblement et le gazage des oies ou l'abattage des coyotes depuis des hélicoptères ou des avions sont également employées par les Wildlife Services.

«Ce programme fédéral barbare qui consiste à éliminer des centaines de milliers d'animaux indigènes donne la nausée, a déclaré Collette Adkins, la directrice de la conservation des carnivores au Center for Biological Diversity. Tuer des carnivores comme les loups et les coyotes pour soi-disant profiter à l'industrie du bétail ne fait qu'engendrer davantage de conflits et de meurtres. C'est un véritable cercle vicieux, et nous continuerons à exiger des changements de la part du Wildlife Services.»

En 2008 et 2010, les Wildlife Services avaient abattu 5 millions d'animaux sauvages.

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