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Marée noire: une fuite jusqu'à Noël?

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Un scénario catastrophe tel qu'on ne l'imaginait pas serait-il en route vers les côtes de Louisiane? Alors que la fuite de pétrole s'échappe de la plate-forme BP depuis maintenant six semaines, alors que les tentatives de réparation s'achèvent les unes après les autres par un échec et que la saison des ouragans - annoncée comme violente - risque de perturber les opérations de colmatage, les experts n'ose guère s'avancer sur une date éventuelle de réparation. Lundi, les responsables de BP estimaient que la fuite serait stoppée au mois d'août. Mercredi, un spécialiste cité par Bloomberg prévoyait que ce pourrait tout aussi bien être terminé à Noël.

Pourquoi un tel pessimisme? Justement à cause des échecs que la compagnie essuie à chaque nouvelle manœuvre pour tenter colmater les dégâts causés par l'explosion du 20 avril. «Ce qui se passe nous apprend considérer les deadlines avec scepticisme», a estimé ce spécialiste.

Ce scénario plus noir que noir signifierait, selon les calculs de Bloomberg, que l'équivalent de 4 millions de barils de brut se seront déversés dans le Golfe du Mexique d'ici la fin de 2010. Pour les chercheurs joints par l'agence, un tel désastre se traduirait par la fin de toute vie marine autour de la fuite évidemment, mais également dans de nombreux autres endroits de la région. Pire, si c'est possible, c'est la chimie même des eaux qui serait altérée, avec des conséquences inimaginables sur la faune et la flore. Sans compter les dommages sur l'économie locale.

La compagnie pétrolière n'a pas souhaité communiquer sur son propre scénario du pire, mais continue à estimer qu'il faudra environ 90 jours, le temps dit-elle d'installer un puits de secours, pour créer une dérivation et stopper la fuite. A moins d'être gênée par la saison des ouragans.

Il y a tout juste 31 ans, en juin 1979, l'explosion à bord d'une plate-forme appartenant à la compagnie mexicaine Pemex avait laissé s'échapper 140 millions de barils gallons de pétrole de brut dans le Golfe, soit environ 3,3 millions de barils. Il avait fallu construire deux puits de secours pour que la fuite ne cesse... au bout de neuf mois.

Calendrier optimiste, juge encore un autre chercheur. Si la mise en place du plan de BP a selon lui des chances de réussir, ce scientifique avance un autre scénario cauchemardesque : que cette opération de la dernière chance ne fonctionne pas. Et dans ce cas, la fuite pourrait alors durer des années...

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