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Que se passerait-il si une comète frappait la Terre dans six mois?

Pourrions-nous la détourner ou la détruire? Y aurait-il un vaisseau pour sauver quelques-uns d'entre nous?

Ça, vous pouvez oublier. | Capture d'écran Clip Freaks <a href="https://www.youtube.com/watch?v=R0041dFKtJs">via YouTube</a>
Ça, vous pouvez oublier. | Capture d'écran Clip Freaks via YouTube

Temps de lecture: 2 minutes

Cet article est publié en partenariat avec Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d'autres, spécialistes du sujet, leur répondent.

La question du jour: «Si une comète était sur le point de frapper la Terre dans un peu plus de six mois (comme dans Armageddon), dans quelle mesure sommes-nous vraiment prêts à la détourner/détruire? Existe-t-il un vaisseau prêt à sauver quelques centaines d'entre nous?»

La réponse de Jean-Pierre Deslandes:

Admettons: dans six mois, une comète ou un astéroïde de grosse taille va percuter la Terre si rien n'est fait, comme dans Armageddon. Que fait-on?

Pour commencer, non, ce film réalisé par Michael Bay n'est PAS un documentaire. Il y a un jeu à la NASA qu'on fait passer aux aspirants astronautes, qui consiste à compter les erreurs du film. Le record est à 168. De plus, vu la taille de l'objet, une simple bombe nucléaire (même de 100 mégatonnes) ne ferait quasiment aucun dégât. Maintenant que c'est dit...

Déjà, ce serait surprenant qu'on découvre un tel objet seulement six mois avant qu'il nous percute. Les comètes, on les voit arriver de loin. De très loin. Les astéroïdes, un peu moins. Mais la plupart des gros astéroïdes sont connus et aucun jusqu'à présent n'a vraiment menacé la planète. Sur l'échelle de Turin, qui va jusqu'à 10, le plus dangereux est arrivé au niveau 1, dit «normal», ce qui signifie: les risques de collision sont extrêmement improbables dans les décennies à venir.

Étudions tout de même deux scénarios.

Scénario 1: l'objet est vu des années avant la collision (plus ce temps est long, mieux c'est)

Là, on a l'embarras du choix. On peut le dévier avec un petit impacteur. C'est ce que la NASA va tester sur la mission DART: une pichenette qui, de quelques millimètres à des milliards de kilomètres, peut dévier l'astéroïde ou la comète à des milliers de kilomètres, ce qui est suffisant pour éviter la collision avec la Terre.

On peut aussi mettre une sonde sur une orbite telle que sa masse suffirait à dévier l'astéroïde. Ou peindre une face en blanc et laisser les rayons solaires pousser l'objet.

Sinon, une explosion nucléaire à côté de l'astéroïde: pourquoi pas, mais ça dépend beaucoup de sa structure interne. Si l'astéroïde est poreux, il absorbera l'onde de choc sans broncher.

Scénario 2: l'objet est repéré six mois seulement avant l'impact

Là, on ne peut pas envisager de dévier l'objet. C'est pour ça qu'il fallait faire l'inventaire des objets avant... Bon, ça pue un peu.

Mais tout dépend de la taille de l'objet et sa vitesse. Pour vous amuser, vous pouvez faire des simulations sur la ville de votre choix avec Asteroid Damage Visualization Map. En gros, jusqu'à 1 kilomètre, ça peut faire des dégâts importants à l'échelle d'un pays comme la France, mais pas de quoi détruire l'humanité. Au pire, on essaiera d'évacuer la zone d'impact avant.

Admettons maintenant le pire cas: un objet qui peut ratiboiser toute vie sur Terre, un objet de 20 kilomètres, par exemple –notons tout de même que ce très gros truc n'a aucune chance d'arriver sans qu'on le voie des décennies, voire des siècles à l'avance.

On n'a pas la technologie pour envoyer des gens ailleurs à long terme. On galère déjà pour envoyer quelques personnes sur la Lune, ne parlons même pas de Mars. De plus, la survie sur d'autres planètes que la Terre serait beaucoup plus dure que la pire situation sur Terre. Quant à une exoplanète comme potentiel plan B, on n'est pas près de l'envisager avant quelques millénaires.

Donc là, on est tous morts. Au mieux, les astronautes de l'ISS survivront quelques mois de plus que nous, avant de mourir de faim ou d'asphyxie.

Conclusion

À moins que nos astronomes ne deviennent tout à coup miros, il n'y a aucune chance qu'un astéroïde menaçant l'humanité dans les six mois n'ait pas été aperçu. En 2017, les astronomes estimaient qu'ils connaissaient 96% des géocroiseurs, et la NASA considère que la probabilité qu'un objet de plus de 50 mètres nous percute est nulle.

Dormez tranquille. Un bus risque bien davantage de vous tuer qu'un astéroïde.

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