Sciences

Le cerveau des chats s'est rétréci à cause de la domestication

Au fil des années et du contact avec l'être humain, le cerveau de nos boules de poils a rapetissé.

Le rétrécissement de cerveau chez les animaux domestiques est aussi observé chez les moutons, les chiens et les lapins. | Alexas_Fotos <a href="https://pixabay.com/fr/photos/cat-tigr%C3%A9-f%C3%A9lin-visage-1046544/">via Pixabay</a>
Le rétrécissement de cerveau chez les animaux domestiques est aussi observé chez les moutons, les chiens et les lapins. | Alexas_Fotos via Pixabay

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Science Alert

On le soupçonnait, une nouvelle étude vient de le prouver. Le cerveau des chats est plus petit qu'auparavant. La faute à la domestication de ces animaux, qui a débuté il y a environ 10.000 ans. Pour aboutir à cette conclusion, des chercheurs ont étudié la taille des crânes de chats domestiques et de chats sauvages d'Europe et d'Afrique. Cette donnée est en effet un indicateur de la taille du cerveau. «Nos données indiquent que les chats domestiques ont des volumes crâniens plus petits par rapport aux chats sauvages européens et aux ancêtres sauvages des chats domestiques, les chats sauvages africains, ce qui confirme des résultats plus anciens», expliquent les chercheurs.

L'équipe s'est également intéressée aux hybrides de chats sauvages et domestiques –comme le Bengal ou le Savannah. Les scientifiques ont constaté que la taille de leur cerveau se situait entre celle des deux autres groupes, ce qui prouve bien que c'est la domestication qui produit ces changements. Ce rétrécissement du cerveau chez les animaux domestiques est d'ailleurs également observé chez les moutons, les chiens et les lapins.



Une sélection naturelle en faveur de la docilité

L'une des hypothèses avancée par l'équipe pour expliquer ce changement serait que la sélection naturelle en faveur de la docilité lors de la domestication aurait provoqué une baisse de production des cellules de la crête neurale chez les animaux. Celle-ci permettait de diminuer l'excitabilité et la peur chez les animaux. Cette régulation pourrait également entraîner des modifications de la morphologie, de la réponse au stress et… de la taille du cerveau.

Depuis les années 1960 et 1970, la taille du cerveau des chats est un sujet qui anime les chercheurs. Les conclusions de cette étude ne sont donc pas nouvelles. Elles mettent cependant à jour des recherches vieilles parfois de plusieurs dizaines d'années et donnent ainsi aux scientifiques travaillant sur les théories de la domestication de nouvelles données à interpréter.

«Les comparaisons de la taille du cerveau sont souvent basées sur une littérature ancienne et inaccessible et, dans certains cas, elles ont établi des comparaisons entre des animaux domestiques et des espèces sauvages dont on ne pense plus qu'elles représentent les véritables espèces progénitrices de l'espèce domestique en question», écrivent les chercheurs dans leur article.

Les scientifiques relativisent tout de même les résultats de leur recherche. Selon eux, il faudrait recueillir davantage de données sur un plus grand nombre d'espèces pour comprendre pleinement l'effet de la domestication sur les chats et notamment sur la taille de leur cerveau. Les informations recueillies jusqu'à présent restent également limitées. «Nous devons toujours reconnaître que nous comparons une population d'animaux sauvages vivant actuellement (ou récemment) à la forme domestique, et non la véritable population ancestrale», pointe l'équipe.

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