Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian
Les perles font partie des tout premiers ornements portés par des êtres humains en guise de décoration. Les perles en coquille d'œufs d'autruche en particulier, sont la première occurrence de bijoux formatés que nous connaissons.
Ces bijoux, dont les premières traces remontent à environ 50.000 ans, ont été retrouvés par des archéologues sur continent africain dans des zones éloignées de plusieurs milliers de kilomètres les unes des autres. D'après les scientifiques, cela montre qu'il existait des réseaux sociaux et culturels qui allaient au moins de l'actuel Kenya jusqu'à la pointe sud de l'Afrique.
«Les humains ont évolué en un patchwork de populations semi-connectées à travers l'Afrique, expliquent dans Nature des chercheurs allemands. Comprendre quand et comment ces groupes entraient en contact est crucial pour interpréter notre diversité culturelle et biologique actuelle.» Les perles en coquille d'œuf, qui sont d'ailleurs encore portées dans certaines régions d'Afrique, sont pour cela un excellent outil.
Bling-bling préhistorique
«C'est comme suivre une trainée de miettes de pain», raconte au Guardian Jennifer Miller, l'une des scientifiques qui, avec son équipe, a étudié plus de 1.500 perles déterrées sur une trentaine de sites archéologiques éparpillés en Afrique.
En histoire aussi les bijoux sont précieux, explique l'archéologue Michelle Langley au Guardian. «Plus il y en a dans les archives archéologiques, plus il y avait d'interactions. Des bijoux échangés nous disent qui parlait à qui.»
Ils racontent aussi les ruptures entre communautés. 17.000 ans après l'apparition des fameuses perles, les populations du sud de l'Afrique ont abruptement cessé d'en porter, alors que celles de l'ouest semblent avoir continué. Les scientifiques estiment que cela peut s'expliquer par des modifications climatiques causant des débordements du fleuve Zambèze.