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Des biologistes découvrent ce qui pourrait être le premier animal hybride de l'histoire

Les Sumériens partaient à la guerre avec des ânes hybrides.

Des kungas figurent sur cette mosaïque sumérienne baptisée <em>étendard d'Ur</em> datant de 2.500 av. J.-C. | <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Standard_of_Ur_-_War.jpg">Domaine public</a>
Des kungas figurent sur cette mosaïque sumérienne baptisée étendard d'Ur datant de 2.500 av. J.-C. | Domaine public

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur CNN

Un mystère qui étonne les historiens depuis des années vient d'être résolu par la biologie. Le kunga, un équidé souvent mentionné ou représenté dans les textes et images de l'art mésopotamien, était en réalité un animal hybride entre ânes domestiqués et sauvages.

Servant à tirer des chars de guerre et pour le déplacement des élites, les kungas semblaient avoir une importance particulière puisqu'ils ont parfois été retrouvés enterrés avec des personnes de statut social important.

Pourtant, jusqu'à maintenant, les archéologues n'étaient jamais parvenus à identifier la nature réelle du kunga. Et pour cause, les chevaux domestiqués ne sont apparus dans la région du croissant fertile qu'il y a 4.000 ans, soit 500 ans après ces animaux.

Des scientifiques ont certes pu étudier des ossements, mais comme l'explique CNN, les os de chevaux, d'ânes ou de mules sont difficiles à différencier. L'analyse par des scientifiques du CNRS de l'ADN de squelettes déterrés à Umm el-Marra, dans le nord de la Syrie, a permis de déterminer la nature exacte de l'animal.

Âne de guerre

Les kunga seraient des hybrides entre une ânesse domestique et une hémione sauvage mâle, une espèce d'âne aujourd'hui quasiment disparue. Cela constitue la preuve la plus ancienne de création volontaire d'hybride d'animaux par l'humanité.

Les hybrides étant dans la majorité des cas stériles, les produire puis les entraîner devaient nécessiter beaucoup d'efforts et de moyens puisqu'il fallait «à chaque fois croiser une ânesse domestique et un hémione capturé auparavant».

Comme l'explique à CNN Eva-Maria Geigl, biologiste du CNRS  et autrice de l'étude, si les Sumériens se sont donnés autant de mal, c'est que les ânes pouvaient servir d'animaux de trait, mais qu'ils auraient été inutilisables au combat puisqu'ils auraient refusé de charger vers l'ennemi. Les kunga étaient ainsi à la fois plus contrôlables que des ânes sauvages, mais aussi plus rapides et plus forts que les ânes domestiqués.

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