Société

C'est quoi, un intérieur cosy? La science tente de répondre

Ce qui est considéré comme beau n'est pas forcément ce qui nous fait nous sentir bien.

Ce que les individus trouvent beau peut être influencé par ce qu'ils voient sur les réseaux sociaux. | Roberto Nickson <a href="https://unsplash.com/photos/q9nZUFC1nTw">via Unsplash</a>
Ce que les individus trouvent beau peut être influencé par ce qu'ils voient sur les réseaux sociaux. | Roberto Nickson via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Five Thirty Eight

Qu'est-ce qui rend une maison agréable, confortable et cosy? Des couleurs naturels et chaudes, des plantes ou encore des plaids doux sont tout autant de réponses qu'il y a d'avis sur le sujet. L'apparence d'un intérieur affecte ce que nous ressentons, mais il est difficile de trouver l'esthétique spécifique qui répond à ce sentiment. Des études se sont penchées sur la question pour tenter de déceler les facteurs qui font d'une maison un espace de bien-être.

En 2019, lors d'un salon du meuble à Milan en Italie, des équipes de Google et de l'Université Johns Hopkins ont tenté une expérience d'installation artistique interactive. Munis d'un bracelet capable de surveiller plusieurs biomarqueurs, les visiteurs ont découvert une série de modèles de salons et de salles à manger aux meubles similaires, mais dont les thèmes d'ambiance étaient différents. Couleur, éclairage, odeur et texture des tissus ont varié à chaque exposition. Il était ensuite demandé aux participants d'indiquer les pièces où ils s'étaient le mieux sentis.

En comparant les réponses avec les données récoltées par le bracelet, les scientifiques ont pu observer que «ce que les gens pensaient aimer ou être le plus confortable ne correspondait pas à ce qu'indiquaient leurs données biométriques», explique Tasha Golden, directrice de recherche pour l'International Arts + Mind Lab de la Johns Hopkins School of Medicine.

Bien-être sous influence

Les études objectives se concentrant sur des concepts subjectifs comme le confort produisent des résultats étranges. L'exploration des goûts individuels et culturels peut néanmoins aider les scientifiques à mieux comprendre le cerveau et obtenir des résultats sur ce qui fait qu'un intérieur est cosy et confortable. Lindsay Grahamn, spécialiste de la recherche au Center for the Built Environment de l'UC Berkeley, a conduit des recherches afin de savoir quels types d'environnements architecturaux détendent les individus. Il se pourrait que les jugements esthétiques reposent sur plusieurs facteurs.

«Nous voyons des choses dans les publicités Instagram qui sont belles et peut-être qu'elles correspondent à une partie de nous-mêmes ou à ce que nous voulons», avance-t-elle. En revanche, si ce que les individus trouvent beau ne correspond pas à qui ils sont, alors ce type d'intérieur ne pourra pas les satisfaire complètement. Il y a donc une différence entre ce que les personnes pensent devoir aimer et ce qui fait qu'elles se sentent bien chez elles.

Dans la même veine, Anjan Chatterjee, professeur de neurologie à la faculté de médecine de l'Université de Pennsylvanie, a découvert que ce qui met à l'aise change selon l'emplacement. Par exemple, les personnes étudiées ont confié que les espaces intérieurs étaient plus cosy s'ils contenaient des éléments extérieurs comme des plantes. Pour ce qui est des extérieurs, elles considèrent plus accueillants des jardins ordonnés comme ceux à l'anglaise. Évidemment, la culture dans laquelle les gens évoluent influence les besoins personnels, notamment en matière d'espace.

Pour Bevil Conway, chercheur aux National Institutes of Health qui étudie la façon dont notre cerveau perçoit la couleur, il y a donc une limite à ce genre d'étude. Selon lui, ce que font les scientifiques dans ces travaux, c'est tester à quel point les populations se conforment aux idées préconçues de ce qui est cosy et agréable.

Aujourd'hui, ce que la science peut affirmer à ce sujet, c'est qu'il existe des bruits, comme celui de l'eau, jugés apaisants par un large éventail de personnes. Ce n'est pas universel, mais suffisamment répandu pour affirmer que cela constitue une vérité pour beaucoup d'individus, affirme Tasha Golden. De son côté, Anjan Chatterjee ajoute que lorsque l'on est face à quelque chose que l'on trouve beau, les parties du cerveau associées au système de récompense se déclenchent.

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