Santé

Omicron: ce que vous devez savoir sur le nouveau variant du Covid-19

Le nouveau variant détecté ce mardi suscite des inquiétudes, mais nous manquons encore de recul pour évaluer ses effets réels.

La vaccination reste le meilleur moyen de lutter contre le Covid-19. | Joel Saget / AFP
La vaccination reste le meilleur moyen de lutter contre le Covid-19. | Joel Saget / AFP

Temps de lecture: 3 minutes - Repéré sur The Guardian

Un nouveau variant du Covid-19, d'abord identifié comme le B.1.1.529, et rebaptisé «Omicron» par l'OMS, a été désigné comme «variant préoccupant» par l'organisation ce vendredi 26 novembre. Il présenterait des mutations «inquiétantes», et les données préliminaires recueillies par l'OMS «suggèrent un risque accru de réinfection avec ce variant». Le surnom d'Omicron, qui fait référence à une lettre grecque, comme le faisaient avant lui les variants Alpha, Bêta, Gamma et Delta, vise à ne pas fournir une étiquette stigmatisante qui se référerait au pays où le virus a été détecté pour la première fois. On vous en dit un peu plus sur ce que l'on sait à ce jour sur l'Omicron.

Quand le variant Omicron a-t-il été détecté?

C'est ce mardi 23 novembre que le variant B.1.1.529 a été identifié pour la première fois. Il a été associé à une augmentation considérable du nombre de contaminations remarquée au cours des deux dernières semaines dans la province du Gauteng, la plus urbanisée d'Afrique du Sud, qui comprend notamment les capitales administrative et économique du pays, Pretoria et Johannesbourg. Le nombre élevé de mutations qu'il semble présenter apparaît préoccupant aux yeux des observateurs internationaux, qui craignent de le voir passer outre l'immunité.

Où est apparu ce nouveau variant?

S'il a été repéré au Gauteng pour la première fois, cela ne signifie pas nécessairement qu'il en est originaire. Le plus ancien échantillon présentant le variant Omicron connu à ce jour a par exemple été collecté au Botswana, le 11 novembre 2021.

Pourquoi la communauté scientifique s'inquiète-t-elle?

L'Omicron présente plus de 30 mutations sur sa protéine Spike, qui est la clef permettant au virus de pénétrer dans les cellules du corps humain. Cela représente plus du double des mutations qui étaient portées par le variant Delta. Cette modification laisse à penser que les anticorps développés par un individu lors d'une infection antérieure ou d'une vaccination pourraient ne plus être suffisamment adaptés face à ce variant. L'Omicron pourrait ainsi être susceptible d'infecter ou de réinfecter les personnes qui avaient été immunisées contre les variants précédents.

L'Omicron est-il plus transmissible que les précédents variants?

Il est difficile de répondre à cette question de façon définitive pour l'heure. Toutefois, le cas de l'Afrique du Sud montre une forte augmentation du nombre de contaminations dans les dernières semaines. Alors que le 16 novembre, on recensait 273 cas de nouvelles contaminations, on en comptait 1.200 au début de cette semaine, dont plus de 80% dans la province du Gauteng. Les premières analyses suggèrent que l'Omicron est devenu la souche dominante dans la région. Il est possible que cette augmentation soudaine soit liée à un événement de super-épandage (des individus infectés propagent le virus de manière disproportionnée à d'autres, notamment lors de gros rassemblements), mais les données actuelles devraient suffire à renforcer les mesures de précaution.

Les vaccins actuels fonctionneront-ils contre ce variant?

Le nombre de mutations de l'Omicron et le fait que certaines d'entre elles ont déjà échappé aux protections immunitaires déjà existantes sont des éléments préoccupants, qui tendent à interroger l'efficacité des vaccins développés jusqu'ici contre ce nouveau variant. Il ne s'agit là cependant que de prévisions théoriques, qui demandent à être confirmées par des études ultérieures sur l'efficacité des anticorps et leur capacité à neutraliser le nouveau variant. Des données réelles sur les taux de réinfection, qui manquent encore, permettront également de déterminer l'ampleur des changements que l'Omicron serait susceptible de présenter face à l'immunité. En tout état de cause, les vaccins déjà existants ne devraient pas être inefficaces face à l'Omicron, mais offriraient seulement une moindre protection. La vaccination massive de la population, y compris de la troisième dose, reste donc le principal moyen de lutter contre l'apparition des nouveaux variants.

Les vaccins peuvent-ils être modifiés pour apporter une meilleure réponse à ce variant?

Oui, cela est possible, et les équipes pharmaceutiques en charge des vaccins travaillent déjà à leur mise à jour, notamment en ce qui concerne la nouvelle protéine Spike. Ce travail avait commencé au moment de l'apparition des variants Bêta et Delta (les vaccins déjà existants à l'époque se sont révélés être suffisamment efficaces contre ces derniers, et n'ont donc pas dû être modifiés). Si une nouvelle version des vaccins devait être développée pour faire face à l'Omicron, cela pourrait prendre entre quatre et six mois avant qu'ils ne soient largement disponibles.

L'Omicron entraîne-t-il des formes de Covid-19 plus graves?

Etant donné le décalage entre les infections et le développement de maladies plus graves, il faudra attendre plusieurs semaines avant de disposer de données claires à ce sujet. À ce stade, les scientifiques estiment qu'il n'y a pas de raison de penser que l'Omicron développerait des formes plus ou moins grave de Covid-19.

Quelles chances a l'Omicron de se propager à travers le monde?

À ce jour, la majorité des cas confirmés se situent en Afrique du Sud, mais on en a également recensé quelques-uns au Botswana et à Hong Kong. Un autre cas a été détecté jeudi soir en Israël –une personne revenant du Malawi–, et deux autres sont soupçonnés d'être porteurs du variant dans le pays. Vendredi, c'est la Belgique qui a identifié un autre cas sur son territoire, chez une personne qui avait effectué des voyages en Égypte et en Turquie. Il est probable que le nouveau variant se soit déjà propagé dans d'autres pays, sans y être nécessairement détecté. Les interdictions de voyager pourraient retarder la propagation du virus, mais il semble difficile de la court-circuiter dans l'absolu, en l'état des mesures actuelles de prévention.

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