Culture

L'inceste était-il monnaie courante dans la Rome antique?

La réponse tient en trois lettres.

Un forum de la Rome antique, de nuit. | Trey Ratcliff <a href="https://www.flickr.com/photos/stuckincustoms/189321498">via Flickr</a>
Un forum de la Rome antique, de nuit. | Trey Ratcliff via Flickr

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Cet article est publié en partenariat avec Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d'autres, spécialistes du sujet, leur répondent.

La question du jour: «L'inceste était-il monnaie courante dans la Rome antique?»

La réponse de Zazie Queneau:

Non.

L'inceste à Rome était frappé d'un interdit strict et puni de mort: selon Tacite, sous le règne de Tibère, Sextus Marius fut précipité du haut de la roche Tarpéienne pour avoir commis un inceste avec sa fille.

Caligula s'en est sans doute rendu coupable avec au moins une de ses sœurs, mais on ne peut pas trop faire confiance aux historiens de l'époque sur ce sujet: ils se sont appliqués à accumuler les pires histoires sur les Julio-Claudiens afin de faire la cour aux empereurs suivants. (En particulier Suétone, une langue de vipère, qui a rassemblé pêle-mêle les faits véridiques avec les pires ragots, jusqu'aux rumeurs infondées.)
De plus, Caligula, comme Néron après lui, était fasciné par l'Égypte des Lagides, ses pharaons divinisés, et son sang royal qui ne pouvait se mélanger.

Il faut dire que l'un des meilleurs moyens de salir un·e Romain·e était de l'attaquer sur ses mœurs: adultère ou relations avec un esclave pour une femme, goût pour les jeunes gens quand on visait un homme, et pour tous, hommes et femmes, inceste: une accusation suffisait.

L'empereur Claude a épousé sa nièce Agrippine, ce qui constituait un inceste. Pour ce faire, il a demandé l'autorisation du Sénat. Une autorisation de pure forme, d'ailleurs, puisque cette assemblée n'avait plus aucun pouvoir réel à cette époque.

Mais pour l'historienne Virginie Girod, il s'agissait là d'une union purement politique, Agrippine étant la dernière descendante directe d'Auguste, et un moyen pour Claude de renforcer sa légitimité. Virginie Girod pense d'ailleurs que cette union n'a jamais été consommée.

À lire, de Virginie Girod:
Les Femmes et le sexe dans la Rome antique
Agrippine – Sexe, crimes et pouvoir dans la Rome impériale

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