Sciences

Le cerveau humain a-t-il rétréci à cause de l'intelligence collective?

Sa taille aurait diminué de 150 centimètres cubes, soit une balle de tennis, depuis Homo sapiens.

Les fourmis sont peut-être la clé pour répondre à cette question. | Prabir Kashyap <a href="https://unsplash.com/photos/szPxqGFNS6Y">via Unsplash</a>
Les fourmis sont peut-être la clé pour répondre à cette question. | Prabir Kashyap via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Interesting Engineering

L'être humain est doté d'un cerveau de grande taille qui, pendant une bonne partie de l'histoire de l'évolution, n'a cessé de grossir. Il y a 20.000 à 30.000 ans, Cro-Magnon et Homo sapiens détenaient le plus gros cerveau connu. Mais il y a environ 3.000 ans, au cours de l'époque géologique actuelle de l'Holocène, la taille de notre cerveau a commencé à diminuer.

C'est ce que met en évidence une récente étude de scientifiques des universités de Dartmouth et de Boston. D'autres estiment que ce rétrécissement a débuté plus tôt: au cours des 20.000 dernières années, le volume moyen du cerveau humain est passé de 1.500 centimètres cubes à 1.350, soit une perte de 10% de sa taille (l'équivalent d'une balle de tennis). Quoi qu'il en soit, tous sont d'accord: le cerveau humain rétrécit. Mais pourquoi? Les hypothèses se multiplient.

Des scientifiques ont par exemple pensé que ce rétrécissement était dû à la diminution de la taille du corps. Mais ceux des universités de Dartmouth et de Boston ont émis un nouveau scénario.

Le rôle de l'intelligence collective

Selon eux, la diminution de la taille de notre cerveau résulterait de la création de nos systèmes sociaux. Ces derniers favorisent la collecte et le partage de connaissances et d'informations, et présentent l'avantage de la «prise de décision au niveau du groupe». Faire société, partager les savoirs et diviser les tâches aide le cerveau à consommer moins d'énergie et à mieux trier les informations recueillies. Qui dit moins de connaissances à stocker dit moins d'espace d'accueil, d'où le rétrécissement.

Pour établir cette nouvelle hypothèse, les scientifiques ont observé les fourmis. «Les humains vivent dans des groupes sociaux dans lesquels plusieurs cerveaux contribuent à l'émergence de l'intelligence collective», note l'équipe. Les fourmis fonctionnent de manière semblable sur les «aspects de la sociabilité», ainsi que sur «la grande taille des groupes, les histoires de vie agraires, la division du travail et la cognition collective».

La taille du cerveau des fourmis et leur consommation d'énergie ont été étudiées. Les scientifiques ont compris par ce biais que l'intelligence collective et la division du travail jouaient un rôle sur la variation de la taille du cerveau. Par souci d'efficacité, le cerveau diminue lorsque les fourmis partagent leurs connaissances et se spécialisent dans une tâche individuelle.

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