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Les grands-mères seraient plus liées à leurs petits-enfants qu'à leurs propres enfants

Elles développent davantage d'empathie émotionnelle en les voyant.

La zone cérébrale de l'empathie s'active chez les grands-mères lorsqu'on leur présente des photos de leurs petits-enfants. l Ekaterina Shakharova <a href="https://unsplash.com/photos/L4nwL3195U0">via Unsplash</a>
La zone cérébrale de l'empathie s'active chez les grands-mères lorsqu'on leur présente des photos de leurs petits-enfants. l Ekaterina Shakharova via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Comme si elles jouaient leur rôle maternel une seconde fois, les grands-mères sont, la plupart du temps, particulièrement proches de leurs petits-enfants. Une connexion inédite se crée entre eux, à tel point que les mamies développent plus d'empathie émotionnelle pour leurs petits-enfants que pour leurs propres enfants. C'est ce que révèle une étude conduite par l'anthropologue James Rilling, professeur à l'université Emory d'Atlanta en Géorgie, aux États-Unis.

Pour mieux comprendre les fondements biologiques de cette connexion, l'équipe chargée de cette étude a analysé les fonctions cérébrales de cinquante femmes ayant au moins un petit-enfant de leur filiation âgé de 3 à 12 ans. Devant des photos de l'enfant, certaines parties du cerveau des grands-mères se sont activées, notamment «les zones associées à l'empathie émotionnelle», rapporte James Rilling. Ce mécanisme cérébral a été mis en évidence grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Cette découverte suggère que «les grands-mères auraient la faculté de ressentir ce qu'éprouvent leurs petits-enfants lorsqu'ils interagissent avec elles. Si leur petit-enfant sourit, elles ressentent sa joie. Et s'il pleure, elles ressentent sa douleur et sa détresse», explique James Rilling.

La mignonnerie, un facteur d'empathie?

Le même test a été réalisé auprès des grands-mères, mais en leur présentant une photo de leurs enfants à l'âge adulte. Les zones du cerveau activées n'étaient plus exactement les mêmes: dans ce cas-là, ce sont les parties cérébrales de l'empathie cognitive qui ont réagi. «L'empathie émotionnelle vous rend capable de ressentir les émotions d'une autre personne. L'empathie cognitive, elle, vous permet d'être en connexion avec autrui au niveau cognitif, c'est-à-dire qu'elle vous permet de comprendre ce que ressent une autre personne et pourquoi», détaille James Rilling.

Cette réaction explique pourquoi les grands-mères sont parfois plus enthousiastes à l'idée de retrouver leurs petits-enfants plutôt que les enfants qu'elles ont mis au monde. Cette différence pourrait s'expliquer par un facteur de mignonnerie. «Les jeunes enfants ont probablement développé des traits pour pouvoir manipuler non seulement le cerveau de leur mère, mais encore celui de leurs grands-mères. Un enfant devenu adulte ne dispose pas de ce facteur “mignon”», affirme l'anthropologue. Pour agrémenter cette étude, James Rilling et ses collègues vont reproduire l'expérience avec des grands-pères et d'autres personnes qui gardent des enfants pour comparer dans quel cas l'activation des zones cérébrales à l'origine de l'empathie sont activées.

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