Sciences

Le pelage du panda fait un super camouflage

Vous n'en croyez pas vos yeux? C'est normal, il faut être bigleux comme un carnivore pour saisir le truc.

Les taches des pandas s'harmonisent avec les teintes de leur habitat naturel. | Michael Payne <a href="https://unsplash.com/photos/jkBvXKwr4MY">via Unsplash</a>
Les taches des pandas s'harmonisent avec les teintes de leur habitat naturel. | Michael Payne via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur EurekAlert, Scientific Reports

Là on le voit, là on ne le voit plus. À première vue, difficile de passer à côté d'un panda. Gros, noir, blanc et balourd, c'est le genre de truc qui se détache dans le paysage. Lorsqu'on a des yeux de primates et qu'on regarde le plantigrade dans un zoo, certainement, mais lorsqu'on est un félidé ou un canidé bigleux et que la bête est dans son habitat naturel, le charme opère bien mieux.

Tels sont les principaux résultats qu'une équipe de recherche internationale (université de Bristol au Royaume-Uni, Académie chinoise des sciences et université de Jyväskylä, en Finlande) vient de révéler dans la revue Scientific Reports. Pour y parvenir, les scientifiques ont utilisé des techniques d'analyse d'image de pointe pour démontrer, de manière contre-intuitive, que le pelage du panda a tout de la cape d'invisibilité.

En l'espèce, ils ont analysé des photographies de pandas géants prises dans leur environnement naturel pour découvrir que les taches noires de leur pelage se fondaient avec les teintes sombres des environs, notamment les troncs d'arbres, tandis que leurs taches blanches s'harmonisaient avec le feuillage et la neige. Et lorsqu'il arrive que les pandas tirent sur le brun pâle, cette couleur s'accorde avec celle du sol et brouille le contraste entre les éléments visuels très sombres et très clairs de l'habitat naturel. Des résultats cohérents qu'ils soient perçus par des modèles de vision humains, félins ou canins –les deux derniers constituant les prédateurs naturels du panda.

Coloration défensive

Les chercheurs se sont ensuite penchés sur une deuxième forme de camouflage, la fameuse «coloration perturbatrice», où des signaux visuels très contrastés par rapport au reste du corps de l'animal font que le contour est masqué et la bête dès lors paradoxalement camouflée. Soit, dans le cas du panda, les limites entre les grandes taches noires et blanches de sa fourrure. Selon les mesures, les pandas géants ont bien un tel type de coloration défensive, particulièrement «visible» de loin.

Enfin, les scientifiques ont exploité une nouvelle technique de mappage des couleurs pour comparer le panda géant avec d'autres espèces. Il en ressort que son pelage est dans la droite ligne d'animaux considérés comme des as du camouflage.

Comme l'explique Tim Caro, de l'école des sciences biologiques de Bristol et co-auteur de l'étude: «J'ai su que nous étions sur la bonne voie lorsque nos collègues chinois nous ont envoyé des photos et que je n'ai pas pu repérer le panda géant sur l'image. Si je ne pouvais pas le voir, avec mes bons yeux de primate, cela signifiait que de potentiels prédateurs carnivores, dont la vue est moins bonne, ne pourraient pas le voir non plus. Il fallait simplement le démontrer objectivement.»

Et c'est désormais chose faite.

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