Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Journal of the American Heart Association, Centre médical Cedars-Sinai
On l'appelle cardiomyopathie takotsubo, du nom du piège à poulpe japonais auquel fait penser cette drôle de crise cardiaque. En plus poétique, on la qualifie également de «syndrome du cœur brisé», parce qu'elle intervient généralement après un stress émotionnel intense.
Si cette maladie est encore très mal connue, on sait néanmoins qu'elle menace quasi exclusivement les individus de sexe féminin et selon une récente étude, elle serait en forte augmentation depuis une quinzaine d'années chez les femmes de 50 à 75 ans.
En mars 2021, le centre médical Cedars-Sinai (Los Angeles, États-Unis) alertait sur la recrudescence du takotsubo avec la pandémie de Covid-19, mais l'étude de Susan Cheng et de ses collègues montre que la tendance était à la hausse bien avant l'apparition du SARS-CoV-2.
«Un point de basculement juste après la quarantaine»
En l'espèce, Cheng et son équipe de recherche ont exploité les données hospitalières de 135.000 femmes et hommes ayant reçu un diagnostic de syndrome de takotsubo entre 2006 et 2017 aux États-Unis. Leur étude confirme que les femmes sont diagnostiquées plus fréquemment que les hommes (à plus de 83%), mais révèle également que les diagnostics ont augmenté au moins six à dix fois plus vite pour les femmes âgées de 50 à 74 ans que pour tout autre groupe démographique.
Comme l'explique Cheng, interrogée par le centre Cedars-Sinai, avec l'âge, la façon dont le cerveau et le système nerveux réagissent à différents types de facteurs de stress évolue. «Il semble y avoir un point de basculement, juste après la quarantaine, où une réponse excessive au stress peut avoir un impact sur le cœur, résume la chercheuse. Les femmes dans cette situation sont particulièrement vulnérables, et le risque a l'air d'augmenter.»
Dans un avenir proche, la scientifique entend étudier les conséquences à long terme d'un takotsubo, les marqueurs moléculaires du risque et les facteurs, biologiques comme environnementaux, susceptibles d'expliquer l'augmentation des cas.