Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Mic
Pour Mic, le journaliste Joseph Lamour évoque son rapport –et celui des hommes en général– à la nourriture épicée. Cela commence par un souvenir datant de ses 12 ans, son père (haïtien et viril) lui ayant fait avaler une cuillère entière de pikliz, un condiment à base de piments venus de Haïti. Lamour ayant recraché cette cuillérée, il fut immédiatement catalogué comme le seul membre de sa famille à ne pas tolérer le piment. Sans le savoir, il avait alors raté son test de masculinité.
Pour le journaliste, le rapport entre nourriture épicée et virilité dépasse très largement les frontières haïtiennes. De nombreuses études contribuent d'ailleurs à faire la lumière sur notre rapport aux épices. Une étude de 2015 a par exemple montré que les hommes et les femmes ne poursuivent pas le même objectif en commandant ou en cuisinant un plat pimenté. Les hommes recherchent une récompense (qui leur est fournie par leur cerveau sous forme de dopamine, l'hormone du bonheur), tandis que les femmes veulent juste des sensations.
L'étude va plus loin que cela. Elle montre que les hommes mangent épicé pour montrer aux autres qu'ils mangent épicé, dans le but d'obtenir une forme de validation de leur résistance au feu du piment. Dans le même temps, les femmes qui consomment le même plat le font seulement pour leur plaisir personnel.
Les chiens aussi
La conclusion de Joseph Lamour, qui se base sur plusieurs études ainsi que sur des rencontres avec des thérapeutes et psychologues, c'est que le piment constitue une façon de montrer sa force, sa résistance et son indépendance. Des valeurs inlassablement considérées comme masculines par nos sociétés. En complément, l'article cite une étude datant de 2015 qui établit un lien de corrélation entre la surconsommation de nourriture épicée et des niveaux élevés de testostérone. Aucun lien de ce type n'a par exemple été établi concernant la nourriture trop salée.
Dans un autre article, le journaliste s'était intéressé à ces atroces challenges TikTok dans lesquels des propriétaires de chiens font avaler de la nourriture épicée à leur animaux. L'objectif était, là aussi, de montrer qu'ils avaient les animaux les plus résistants, les plus féroces –donc les plus virils. Preuve supplémentaire que la quête absolue de virilité ne fait pas seulement de vous une personne un peu bas du front. Mais qu'elle a aussi des conséquences sur les êtres vivants qui vous entourent.