Santé / Sciences

Les patients qui bégaient s'arrêtent quand personne ne les écoute

Le sentiment d'être jugé ou évalué en présence des autres pourrait expliquer le syndrome du bégaiement, selon une étude.

Ce trouble de la parole résulterait, d'après les scientifiques, d'une combinaison génétique et neurophysique. | Marcos Luiz <a href="https://unsplash.com/photos/W15cfW4qQR8">via Unsplash</a>
Ce trouble de la parole résulterait, d'après les scientifiques, d'une combinaison génétique et neurophysique. | Marcos Luiz via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Science Alert

Une nouvelle étude conduite par des scientifiques de l'université de New York, dont l'orthophoniste Eric Jackson, apporte une avancée importante au sujet du syndrome du bégaiement. Lorsque les adultes qui bégaient sont seuls et pensent que personne ne les écoute, leur diction devient plus fluide. Instantanément, les difficultés qu'ils éprouvent avec la prononciation disparaissent, ont observé les scientifiques au cours de leur travail.

«Il existe de nombreuses preuves anecdotiques que les personnes touchées par ce trouble de la parole ne bégaient pas lorsqu'elles parlent seules. Mais ce phénomène n'avait pas été confirmé en laboratoire, essentiellement parce qu'il est difficile de créer les conditions dans lesquelles les gens croient qu'ils sont vraiment seuls», explique Eric Jackson. Les résultats de cette étude pourraient expliquer ce trouble, probablement lié à la peur d'être jugé ou évalué.

Le bégaiement n'est pas qu'un problème de parole

Pour réussir à conduire cette étude, les scientifiques ont fait appel à vingt-trois candidats et les ont soumis à différents scénarios. L'un d'entre eux était de se livrer à un discours privé: les volontaires devaient prononcer un texte à haute voix et pensaient qu'ils étaient seuls sans personne pour les entendre.

Ce scénario s'est révélé le seul où les personnes atteintes d'un bégaiement retrouvaient une diction fluide. Le syndrome était quasiment inexistant, commentent les scientifiques. L'équipe de recherche en a conclu que le fait de buter sur les mots résulterait d'une combinaison génétique et neurophysique. «Je pense que cela prouve que le bégaiement n'est pas seulement un problème de parole, mais que, au fondement, il doit y avoir une forte composante sociale», explique Eric Jackson.

Les participants ont été informés qu'ils avaient été dupés. Au vu des résultats, tous ont accepté de poursuivre les expériences. L'objectif est désormais de déterminer pourquoi la présence d'un audience a un impact aussi important sur la fluidité de la parole.

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