La pousse tardive des dents de sagesse repose sur plusieurs facteurs aujourd'hui identifiés par des scientifiques de l'Arizona State University et de l'université de l'Arizona. Halszka Glowacka, autrice principale de l'étude et anthropologue, en collaboration avec le paléontologue Gary Schwartz, met en évidence le rôle du biomécanisme dans ce processus. La forme du crâne humain, le mode de vie lent et les muscles masticateurs sont responsables de l'apparition de ces molaires à partir de 18 ans.
Les dents de sagesse entrent dans la danse lorsqu'un espace «mécaniquement sûr» est créé. La vitesse lente de croissance de la mâchoire et la longueur relativement courte des dents (du fait de la forme aplatie des crânes humains en comparaison de ceux des singes) n'offrent pas cet espace nécessaire avant un certain âge. Cette coordination faciale et musculaire permet aux dents de savoir où et quand elles peuvent faire leur apparition.
Un biomécanisme de l'équilibre
Pour comprendre ce mécanisme de synchronicité, les scientifiques ont réalisé des modélisations biomécaniques en trois dimensions du crâne de vingt-et-une espèces de primates. Leurs modèles prenaient en compte les positions de chaque muscle masticateur et la période de croissance de la mâchoire. Les résultats indiquent que l'ensemble de ces facteurs se synchronisent pour assurer un certain équilibre avant l'émergence des molaires.
Dans le cas où elles poussent avant la date prévue, les dents de sagesse perturbent l'ensemble de l'appareil de mastication en endommageant l'articulation de la mâchoire. Ce qui explique pourquoi les dentistes les arrachent. Le biomécanisme de l'équilibre n'est finalement qu'une sécurité à l'origine de la croissance tardive de ces quatre dents.
Cette nouvelle étude offre également l'opportunité aux paléontologues de mieux comprendre l'évolution de la mâchoire de nos ancêtres hominidés.