Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian
Le Service européen Copernicus pour la surveillance de l'atmosphère rapporte une nouvelle alarmante: le trou dans la couche d'ozone, qui se forme chaque année au-dessus de l'Antarctique, est plus important que d'habitude. Au point qu'il dépasse désormais la dimension du Continent blanc.
La couche d'ozone est une couche de la stratosphère terrestre, située entre 15 et 50 km d'altitude, et qui protège la planète des rayons ultraviolets du soleil. Pendant la saison printanière de l'hémisphère Sud, de septembre à décembre –en ce moment même donc–, un trou y apparaît, notamment provoqué par les activités humaines. Au cours des dernières semaines, ce trou a atteint des dimensions inquiétantes et est désormais plus grand que 75% des trous d'ozone à ce stade de la saison depuis 1979, précise La Libre Belgique.
Ce qui préoccupe les scientifiques, c'est que le trou de cette année n'a vraisemblablement pas encore atteint son apogée, qui se situe généralement entre mi-septembre et mi-octobre. S'ils ne savent pas comment va évoluer ce dernier dans les prochaines semaines, les chercheurs peuvent s'appuyer sur celui observé en 2020, dont les similitudes seraient nombreuses. Et ce n'est franchement pas une bonne nouvelle non plus.
En 2020, le trou avait été parmi les plus profonds et les plus durables jamais enregistrés par Copernicus. Son étendue avait au total culminé à près de trois fois la taille de la zone continentale des États-Unis, ajoute The Guardian. En décembre, à la fin du printemps de l'hémisphère sud, les niveaux d'ozone étaient finalement revenus à la normale.
Réparation en cours
Heureusement, le tableau n'est pas entièrement sombre. La couche d'ozone est en train de se reconstituer progressivement, notamment grâce à un traité appelé le protocole de Montréal, signé en 1987 par vingt-quatre pays et la Communauté économique européenne.
Cet accord historique interdit l'utilisation de substances détruisant cette enveloppe gazeuse, comme les chlorofluorocarbures (CFC). Mais ce processus de guérison est long et, bien que l'ensemble des pays de la planète ait ratifié cet accord désormais, il faudra attendre les années 2060 ou 2070 pour voir l'élimination complète des substances appauvrissant la couche d'ozone. Si ces produits chimiques n'avaient pas été contrôlés, leur simple utilisation aurait contribué à une augmentation de la température globale de 2,5°C d'ici à la fin du siècle, selon une étude publiée le 18 août dans la revue scientifique Nature.
Ces efforts seraient cependant compromis par un autre phénomène: le réchauffement climatique. En Arctique par exemple, ce dernier accélère la destruction de cette barrière protectrice contre les UV, ralentissant sa reconstitution progressive. Le chemin vers le rétablissement de la couche d'ozone semble encore bien long.