Santé / Sciences

Une perception négative de votre corps peut venir d'une mauvaise connexion entre votre cerveau et vos organes internes

Les personnes dont les réponses cérébrales aux signaux envoyés par l'intestin sont faibles se préoccupent davantage de leur poids.

Mesurer les signaux intestinaux et cardiaques permettrait de mieux accompagner les personnes qui ont une vision négative de leur corps. | Szabolcs Toth <a href="https://unsplash.com/photos/9ahcAyPz4IE">via Unsplash</a>
Mesurer les signaux intestinaux et cardiaques permettrait de mieux accompagner les personnes qui ont une vision négative de leur corps. | Szabolcs Toth via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Atlas

Une étude dirigée par la neuroscientifique cognitive Jane Aspell, de l'Université Anglia Ruskin en Angleterre, s'est intéressée à la perception que nous avons de notre corps. Cette dernière pourrait être altérée par une mauvaise réception des signaux électriques entre les intestins, le cœur et le cerveau.

Jane Aspell décompose «l'expérience du corps» en deux parties: celle de l'extérieur et celle de l'intérieur. Dans les deux cas, l'être humain a conscience de sa peau, de ses membres, de sa faim ou encore des battements de son cœur. En revanche, il n'a pas conscience des signaux internes qu'échangent les organes entre eux. Selon les recherches menées par Jane Aspell, une mauvaise réception des messages envoyés par l'intestin au cerveau et par le cœur au cerveau pourrait affecter négativement la perception que nous avons de notre corps. L'interoception –c'est-à-dire la manière dont nous percevons l'état interne du corps– est alors altérée.

«Un impact important sur la vie des gens»

Un groupe d'adultes en bonne santé a été testé dans le cadre de l'expérience. L'équipe de recherche a questionné chacun sur son rapport à son corps, notamment sur un éventuel sentiment de honte et une préoccupation pour son poids. En parallèle, les scientifiques ont enregistré l'activité électrique cérébrale et intestinale, puis cérébrale et cardiaque, de chaque participant.

Lorsque les réponses cérébrales sont faibles dans l'interaction entre l'intestin et le cerveau, les sujets ont un niveau de honte corporelle élevé et une plus forte préoccupation liée au poids. Ces résultats indiquent donc que l'interoception est ici anormale. «Il se peut que lorsque le cerveau a une connexion plus faible avec le corps interne, il mette davantage l'accent sur le corps externe et que l'apparence devienne donc beaucoup plus importante pour l'auto-évaluation», détaille Jane Aspell.

Pour Jennifer Todd, chercheuse et coautrice de l'étude, ces résultats pourraient apporter des réponses aux personnes qui ont une image négative de leur corps, un processus «qui peut avoir un impact important sur la vie des gens». Ces mesures pourraient aider à identifier ou prévenir les perceptions corporelles altérées.

C'est une piste non négligeable quand on sait que 900.000 personnes sont concernées par des troubles du comportement alimentaire en France. Les recherches doivent encore se poursuivre afin de déterminer pourquoi certains cerveaux détectent difficilement les signaux des organes internes.

cover
-
/
cover

Liste de lecture