Parents & enfants / Sciences

Entendre la voix de sa mère pourrait réduire la douleur d'un bébé prématuré

Une équipe de scientifiques s'est penchée sur des moyens non pharmacologiques de réduire la souffrance de nouveau-nés placés en soins intensifs néonatals.

Les membres de l'équipe ont observé les réactions de vingt nourrissons prématurés placés en soins intensifs. | Ignacio Campo <a href="http://unsplash.com/photos/tC9boyqy_40">via </a><a href="https://unsplash.com/photos/tC9boyqy_40">Unsplash</a>
Les membres de l'équipe ont observé les réactions de vingt nourrissons prématurés placés en soins intensifs. | Ignacio Campo via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Les mères ont de super pouvoirs, en doutiez-vous? Une étude menée par une équipe de recherche de l'université de Genève révèle l'effet bénéfique que peut avoir la voix d'une femme sur son bébé prématuré. Elle semble pouvoir diminuer les douleurs ressenties par le nourrisson pendant les procédures médicales. En effet, les bébés qui naissent prématurément (à partir de la vingt-neuvième semaine de gestation) sont parfois admis en soins intensifs néonatals et peuvent subir d'importantes procédures cliniques douloureuses. Pour pallier cette souffrance, une équipe de recherche s'est tournée vers des moyens non pharmacologiques. Dans les colonnes du Guardian, l'autrice de l'étude, la Dr Manuela Filippa, affirme que le lien parental avec un nouveau-né est capital.

La voix, un outil puissant pour partager les émotions

L'étude s'est d'abord concentrée sur l'impact de la voix des mères pour une raison bien précise: les prématurés l'ont déjà entendue quand ils se développaient au sein de l'utérus. Les scientifiques ont observé les réactions de vingt nourrissons prématurés placés en soins intensifs lors d'une procédure de routine. La procédure consistait à piquer le pied du bébé pour recueillir quelques gouttes de son sang et observer son expression faciale, son rythme cardiaque et ses niveaux d'oxygène.

L'expérience a été répétée selon trois configurations différentes: la mère était absente; elle parlait à son nouveau-né; elle lui chantait une chanson. Dans le premier cas, la douleur ressentie par le nourrisson est passée de 4,5 à 3 sur une échelle de 21 points. «À cet âge, cela constitue un changement important», commente Manuela Filippa. Les scientifiques ont également constaté une augmentation de l'hormone ocytocine dans les échantillons de salive. Cette dernière «est connue pour être impliquée dans les processus d'attachement et dans la sensibilité maternelle. Elle peut également protéger contre les effets de la douleur», précise la chercheuse.

L'étude n'écarte pas l'impact de la voix des pères sur leur enfant prématuré. Manuela Filippa explique que des recherches sont menées en ce sens parce qu'avec le temps, leur voix pourrait être aussi familière au bébé que celle de la mère. L'équipe de recherche s'accorde tout de même sur les limites de son étude: elle n'a observé qu'un nombre restreint de bébés et, afin de mieux percevoir la douleur, des mesures neurologiques plus précises s'avèrent nécessaires. L'autrice principale ne se montre pas pour le moins optimiste: «Le message clé, c'est qu'il est très important d'impliquer les parents dans les soins précoces de leurs nourrissons prématurés, [...] en utilisant leur voix.»

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