Santé

L’appareil auditif, un outil de santé publique essentiel

Les conséquences de la perte d’audition sont nombreuses, en particulier pour les personnes âgées. L’appareil auditif constitue l’outil le plus efficace. Et la réforme du 100% santé l’a rendu accessible à tous.

Temps de lecture: 2 minutes

Une pathologie souvent ignorée

En France, plus de 10 % de la population est confrontée à une perte d'acuité auditive ou à une baisse de l'audition, estime l’Assurance maladie sur son site. Selon la DREES (2014), ce ratio grimpe à 16 % et concerne 10 millions de Français. Pourtant, nombreuses sont les personnes à passer sous le radar des enquêtes de santé, soit parce qu’elles ignorent leur problème d’audition, soit parce qu’elles refusent de l’admettre et de le traiter.

La perte d’audition est parfois associée à un sentiment de honte pour ceux qui en souffrent. Peut-être plus encore lorsqu’elle découle du vieillissement. On parle alors de presbyacousie. Elle est pourtant courante puisqu’après 50 ans, la DREES estime qu’une personne sur trois rencontre des difficultés auditives. Au-delà de 80 ans, cela concerne même plus d'une personne sur deux.

La déficience auditive est «une pathologie complexe, qui peut être causée par différents facteurs» à retrouver sur VivaSon, l’enseigne française d’audioprothèse. Si cette déficience est directement liée à l’âge, elle peut être renforcée par d’autres causes comme l’exposition au bruit, rappelle l’association Journée nationale de l’Audition (JNA). C’est donc tout au long de sa vie que l’on prévient l’apparition d’une presbyacousie précoce en se protégeant notamment des niveaux sonores élevés.

Une détresse psychologique et un déclin des capacités cognitives

Le premier signe d’une perte d’audition est la difficulté à comprendre les personnes autour de soi ou à suivre une conversation de groupe lorsque l’environnement est un peu bruyant. A terme, elle peut mener à un isolement, voire à une détresse psychologique. Une étude de l’Institut américain de la santé publiée en 2014 a démontré qu’elle était associée à un risque accru de dépression. Il est recommandé de consulter un médecin ORL et d’envisager un appareil auditif au plus vite.

Car, «à un stade avancé, seul l’appareillage est susceptible d’améliorer le confort d’écoute et la communication», rappelle l’association JNA. En les capturant avec un micro et en les amplifiant à l’aide d’un microprocesseur, l’appareil auditif va pouvoir restituer les sons dans l’oreille du malentendant. Les équipements les plus récents s’adaptent même à la déficience auditive des patients en amplifiant les sons de façon distincte selon leur niveau de fréquences (grave ou aigu).

Sans compter que la perte d’audition est corrélée à un déclin cognitif accéléré chez les personnes âgées, d’après une étude de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux datant de 2015. L'utilisation d'aides auditives atténue ce déclin, concluent ces travaux. En stimulant de nouveau le nerf auditif et le cerveau, l’appareil auditif permet de rétablir les fonctions de compréhension du patient et d’assurer leur maintien.

Un recours encore trop faible aux appareils auditifs

Malgré cela, seulement 17 % des personnes atteintes de baisse d’audition ont un appareil auditif, indique l’assurance maladie. Environ 35% de la population souffrant d’une déficience auditive est effectivement équipée alors que ce ratio devrait atteindre 50%, souligne de son côté le ministère des Solidarités et de la Santé en se basant sur des données de la SNDS et de l’Insee de 2014.

En plus du tabou entourant la perte d’audition, ce faible ratio peut aussi s’expliquer par le coût élevé des appareils. On estime leur prix moyen pour une oreille à 1 500 euros, selon le ministre des Solidarités et de la Santé. Jusqu’à 2021, cette somme n’était que très partiellement prise en charge.

Mais la réforme du 100% santé, qui vise à améliorer l’accès aux soins optique, dentaire et d’audiologie, a totalement changé les termes de l’équation. Depuis le 1er janvier 2021, un audioprothésiste a l’obligation de proposer au patient une offre d’appareils auditifs sur lesquels ce dernier n’aura aucun reste à charge à payer. En d’autres termes, ces aides auditives lui sont intégralement remboursées par l’Assurance maladie et par sa complémentaire santé.

 

Crédit photo: pixabay

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