Santé / Sciences

Le mode de vie de trois Américains moyens génère des émissions de carbone qui peuvent tuer une personne

Il faudrait 25 Brésiliens ou 146 Nigérians pour obtenir le même résultat.

Pour 4.434 tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère, une personne dans le monde mourra prématurément. | Alexei Scutari <a href="http://unsplash.com/photos/bRWukOnZmc8">via Unsplash</a>
Pour 4.434 tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère, une personne dans le monde mourra prématurément. | Alexei Scutari via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Une nouvelle étude ayant calculé le coût mortel des émissions de carbone révèle que le mode de vie d'environ trois Américains moyens génère suffisamment de gaz à effet de serre pour tuer une personne. L'analyse s'appuie sur plusieurs rapports de santé publique et conclut que pour 4.434 tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère, une personne mourra prématurément dans le monde, en raison de la hausse des températures. Cette quantité de CO2 équivaut aux émissions que produisent actuellement 3,5 Américains dans leur vie.

Ces nouvelles recherches sont basées sur ce qu'on appelle le «coût social du carbone», une mesure largement utilisée depuis sa création dans les années 1990 par l'économiste William Nordhaus, indique The Guardian. Le coût social du carbone calcule la valeur monétaire des dommages causés par chaque tonne de dioxyde de carbone émise, en tenant compte de la capacité d'adaptation au changement climatique.

Selon le modèle de Nordhaus, le coût social du carbone en 2020 serait de 37 dollars la tonne, mais quand Daniel Bressler, auteur de l'étude, y ajoute le coût de la mortalité, soit le nombre de décès attendus, ce chiffre passe à 258 dollars la tonne. Face à cette modification du modèle, il faudrait mettre en place des politiques qui permettraient de réduire radicalement les émissions et atteindre une décarbonisation complète d'ici 2050, ce qui pourrait sauver 74 millions de vies en un siècle.

Huit millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l'air

L'étude, publiée dans Nature Communications, illustre les vastes disparités dans les émissions générées par la consommation humaine dans les différents pays du globe. Alors qu'il faut 3,5 Américains pour créer assez d'émissions pour tuer une personne, il faudrait 25 Brésiliens ou 146 Nigérians pour obtenir le même résultat.

Selon Daniel Bressler, de l'université de Columbia, le nombre de morts prévu n'est pas définitif et pourrait très bien être «largement sous-estimé», car seuls sont pris en compte les décès liés à la chaleur, sans considérer ceux dus aux inondations, aux tempêtes, aux mauvaises récoltes ou tout autre conséquence du changement climatique. Sans compter que, d'après une étude de l'université d'Harvard publiée en février, plus de huit millions de personnes meurent chaque année en raison de la pollution de l'air causée par la combustion des énergies fossiles.

«Il y a un nombre significatif de vies qui peuvent être sauvées si on encourage des politiques climatiques plus agressives que le scénario habituel, a déclaré Daniel Bressler. J'ai été surpris par l'importance du nombre de décès, qui pourrait être plus faible mais aussi beaucoup plus élevé.»

Même si l'étude se penche sur les émissions causées par l'activité individuelle, Daniel Bressler affirme que l'on devrait surtout se concentrer sur les politiques ayant un impact sur les entreprises et les gouvernements qui influencent la pollution carbone à une échelle sociétale. «Nos émissions sont en grande partie fonction de la technologie et de la culture de l'endroit où nous vivons.»

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