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Sept idées plus ou moins reçues sur Internet

On avait dit que ce serait l'avènement d'une ère nouvelle de liberté, de l'activisme politique et la paix perpétuelle. On avait tort.

Temps de lecture: 12 minutes

Internet a toujours œuvré pour le bien

FAUX. Internet a élargi le champ des possibles, et nous y avions placé tous nos espoirs. Comme pour toute histoire d'amour naissante, nous croyions que le nouvel objet de notre affection -ou plutôt, de notre fascination- était capable de changer la face du monde. On nous présentait alors Internet comme l'outil ultime de promotion de la tolérance, la solution miracle qui allait mettre fin à tous les nationalismes, et transformer la planète en «village global» super-connecté. En 1994, un groupe d'aficionados mené par Esther Dyson et Alvin Toffler publièrent un manifeste modestement sous-titré «Une Magna Carta pour l'ère du savoir» et qui promettait l'essor de «“quartiers électroniques” reliés entre eux non pas géographiquement, mais par des intérêts communs». Nicholas Negroponte, alors à la tête du MediaLab du MIT, prédisait en 1997 qu'Internet allait faire tomber les frontières et inaugurer une nouvelle ère de paix dans le monde.

Internet tel qu'on le connaît aujourd'hui -et tel qu'il existe depuis une vingtaine d'années-  a effectivement été le moteur de nombreux changements. Le nombre de produits et de services qu'on peut trouver en ligne aujourd'hui est incroyable; communiquer à travers le monde entier n'a jamais été aussi facile, les factures de téléphone ont désormais été remplacées par des abonnements Skype  à bas prix; Google Translate est capable de traduire des sites Web en espagnol, mandarin, maltais, et plus de 40 autres langues. Cependant, tout comme les générations précédentes ont été déçues de constater que ni le télégraphe ni la radio ne tenaient les promesses du changement annoncé par leurs supporters les plus enthousiastes, nous doutons de voir un jour ce monde d'amour, de paix, et de liberté qu'Internet devait façonner.

Plus qu'un doute, une certitude. Pire: en favorisant les transactions de nombreux réseaux transnationaux, Internet a aggravé les choses, plutôt que les améliorer. Récemment, lors d'un rassemblement consacré à l'éradication du commerce illicite d'animaux en voie d'extinction, Internet a été identifié comme le principal moteur du commerce mondial d'espèces protégées. Aujourd'hui, le Net est un endroit où les militants homophobes serbes utilisent Facebook pour s'organiser pour lutter contre les droits des homosexuels, et où les socio-conservateurs d'Arabie Saoudite mettent en place des équivalents en ligne de la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice. Autant pour la «liberté de se connecter» saluée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton dans son discours sur Internet et les droits de l'homme dont on nous a tant rebattu les oreilles.

C'est triste de le constater, mais un monde connecté n'est pas forcément un monde plus juste.

Grâce à Twitter, on va renverser les dictatures.

#FAUX. Un tweet n'a jamais renversé et ne renversera jamais un gouvernement; un peuple, oui. Et ce qu'on appris jusqu'à présent, c'est que les sites de réseaux sociaux peuvent être très utiles mais aussi très nuisibles aux activistes opérant à l'intérieur de régimes totalitaires. Ceux qui se sont enflammés pour la multiplication de toutes ces manifestations virtuelles vous assureront que les services en ligne comme Twitter, Flickr et YouTube ont facilité la circulation de l'information, autrefois strictement contrôlée par l'état, notamment lorsqu'il s'agit de photos et de vidéos accablantes prouvant certains abus commis par la police ou la justice. Rappelez-vous ces dissidents birmans qui avaient fait circuler des photos prises avec des téléphones portables et qui montraient la façon dont la police maîtrisait les manifestants, ou encore ces blogueurs russes de l'opposition qui avaient lancé Shpik.info, un site à la Wikipedia permettant à quiconque d'ajouter photos, noms, et coordonnées des supposés «ennemis de la démocratie» -juges, policiers, et même certains hommes politiques- complices d'avoir muselé la liberté d'expression. L'année dernière, celui qui était alors le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a même déclaré que le génocide rwandais aurait été impossible si, à l'époque, Twitter avait existé.

Mais un meilleur accès à l'information signifie-t-il nécessairement pouvoir redresser les torts plus facilement? Pas forcément. Ni le régime iranien ni celui de la Birmanie ne se sont effondrés à la suite de la publication sur certains réseaux sociaux de photos pixellisées prouvant le non-respect des droits de l'homme sur leur territoire. Mais à l'instar de leurs opposants tout de vert vêtus, les autorités iraniennes ont elles aussi décidé de profiter du Net: après les manifestations qui ont eu lieu à Téhéran, un site a été créé où figurent les photos des opposants, invitant les internautes à contacter la police pour les identifier. Grâce à de nombreuses photos et vidéos uploadées sur Flickr et YouTube par les manifestants et leurs sympathisants étrangers, les services secrets iraniens ont pu réunir des preuves incriminant des dizaines d'opposants au régime. Ni Facebook ni Twitter n'offrent la sécurité nécessaire pour une révolution réussie, et ces sites pourraient même devenir un moyen pour certains dirigeants de prévoir et d'étouffer une insurrection. Si les Allemands de l'Est avaient tweeté ce qu'ils ressentaient en 1989, qui sait jusqu'où aurait été la Stasi pour faire taire les opposants?

Et même lorsque Twitter et Facebook contribuent à des semi-victoires, on ne peut pas parier à coup sûr que ça marchera une seconde fois. Prenez la figure emblématique des utopistes du genre: début 2008, un groupe Facebook créé par un ingénieur colombien de 33 ans a conduit à des manifestations massives rassemblant plus de 2 millions de personnes dans les rues de Bogota pour protester contre la brutalité des rebelles marxistes des Farc. (Le New York Times en avait d'ailleurs fait ses choux gras: «Facebook fait descendre les Colombiens dans la rue, dans un pays qui n'a pas l'habitude des protestations publiques.») Mais en septembre dernier, lorsque ces mêmes «révolutionnaires virtuels» ont essayé d'organiser un événement similaire contre le président vénézuélien Hugo Chavez, accusé d'avoir financé les Farc, ils se sont cassés le nez.

Si ce genre de campagnes «bis» échouent, ce ne sont pas Facebook et Twitter qu'il faut blâmer, mais plutôt les difficultés inhérentes à la création d'un vrai mouvement politique. Certains estiment que le Web a facilité les choses en termes d'organisation; c'est vrai, mais en partie seulement, car si l'on veut profiter pleinement des avantages qu'offre Internet, cela requiert de la discipline, des objectifs clairement définis, une hiérarchie, et des procédures opérationnelles (prenez la campagne présidentielle d'Obama, par exemple). Mais pour un mouvement politique désorganisé et sans véritable programme, Internet ne fait qu'enfoncer le clou en révélant ses points faibles et augmenter le risque de voir éclater des luttes intestines. Hélas, tout ça ressemble beaucoup à ce qui est arrivé au mouvement vert iranien.

Google défend la liberté sur Internet.

SEULEMENT QUAND ÇA L'ARRANGE. Si la Fédération internationale des droits de l'homme devait élire son chouchou parmi les 500 premières entreprises américaines, Google -leader écrasant de la recherche sur Internet et pionnier dans de nombreux domaines, de la cartographie mondiale aux réseaux sociaux- serait parmi les favoris. Récemment, après avoir refusé de céder aux exigences de censure de la Chine, Google a décidé de déplacer les serveurs de son moteur de recherche chinois à Hong Kong, et promis de protéger coûte que coûte l'identité des dissidents qui se servent de Gmail pour communiquer. Avec cette prise de position -applaudie par une grande partie du monde occidental- Google semble appliquer à la lettre son fameux slogan «Don't be evil» (Ne faites pas le mal).

N'oublions pas cependant que comme toute entreprise, le but de Google, c'est de gagner de l'argent: ils ne se sont pas installés en Chine pour y prêcher la liberté de surfer, mais pour vendre des espaces publicitaires à un pays dont le marché online est aujourd'hui le plus important au monde. Et c'est seulement au bout de quatre ans que Google a décidé de lever la censure de ses services en Chine. Mais si l'entreprise avait réussi à percer davantage le marché chinois, aurait-elle pris le risque de défier le gouvernement?

Parfois, Google agit par principe. Au mois de mars, ses dirigeants se sont joints à Freedom House pour organiser à Washington une série de conférences sur des sujets comme «l'influence des médias online dans les mouvements sociaux» et «partis politiques et élections 2.0», et invitant des blogueurs du Moyen-Orient à y participer. L'été dernier, Google a pris la défense de Cyxymu, un blogueur géorgien devenu la cible d'importantes cyberattaques (apparemment, des nationalistes russes à qui son point de vue sur la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008 ne plaisait pas) en laissant en ligne son blog hébergé chez eux. Après l'incident, Google s'est même vanté sur son blog orienté politique publique de sa volonté de «donner la parole aux "réfugiés numériques"».

Mais sa réputation de justicier de la liberté online reste assez mitigée. Par exemple, son système de filtrage en Thaïlande -qui applique les lois strictes du pays interdisant à quiconque d'insulter la monarchie- est particulièrement opaque et suscite de nombreuses critiques de la part des internautes thaïlandais. En Inde, Google doit faire face à la pression considérable (et compréhensible) du gouvernement qui exige le retrait du contenu mis en ligne par les extrémistes et les nationalistes sur le réseau social Orkut. Pourtant, certains Indiens accusent Google d'excès de zèle en matière d'autocensure, car l'entreprise craindrait, selon eux, de perdre un marché important. La position de Google sur la défense de la liberté online est en fin de compte une attitude pragmatique fondée sur des principes, et dont les règles sont souvent appliquées au cas par cas. Il serait naïf -et même dangereux- de penser que Google deviendra un jour une organisation à la Radio Free Europe.

Avec Internet, les gouvernements ont davantage de comptes à rendre.

PAS NÉCESSAIREMENT. De part et d'autre de l'Atlantique, de nombreux mordus du Net qu'autrefois les débats politiques laissaient totalement indifférents ont, du jour au lendemain, décidé de jouer les cellules de surveillance de leur gouvernement. Du site britannique TheyWorkForYou aux Kenyans de Mzlando, en passant par divers projets affiliés à la Sunlight Foundation américaine, comme MAPLight.org, des milliers de sites indépendants ont commencé à surveiller l'activité politique mondiale, certains proposant même des études comparatives entre les promesses de campagne et les votes des parlementaires.

Mais tous ces efforts ont-ils abouti à une politique meilleure, ou plus honnête? Les résultats sont, jusqu'à présent, plutôt mitigés. Même les geeks les plus idéalistes commencent à comprendre que les principaux obstacles qui empêchent la mise en place d'une politique plus ouverte et participative  ne sont pas d'ordre technologique mais pathologique, et bien enracinés dans nos institutions. Les nouvelles technologies ne permettent pas forcément d'obtenir des informations politiques exclusives, mais plutôt de rendre plus accessible ce qui est déjà disponible. Les gouvernements exercent toujours un contrôle considérable sur ce qui sera rendu public ou non. Le gouvernement Obama, champion autoproclamé de l'ouverture, suscite de nombreuses critiques de la part de comités américains pour la transparence pour avoir rendu public le nombre de chevaux et d'ânes présents sur le territoire américain, tout en refusant de divulguer des informations plus sensibles sur les concessions pétrolières et gazières.

Et même les dossiers les plus détaillés, lorsqu'ils sont enfin dévoilés, ne conduisent pas forcément à des réformes politiques, comme le fait remarquer Lawrence Lessig dans un article incisif publié sur The New Republic l'année dernière. Si l'on cherche à établir une cohérence entre informations, transparence et responsabilités, bricoler des tableaux Excel ne suffit pas. Ce qu'il faut, c'est construire des institutions démocratiques saines ainsi que des systèmes efficaces de pouvoirs et contrepouvoirs. Internet peut aider, mais dans une certaine mesure seulement. Car trop souvent, ce n'est pas l'info qui manque, mais la volonté politique.

Internet stimule la participation politique.

TOUT DÉPEND CE QU'ON ENTEND PAR «PARTICIPATION POLITIQUE». Internet a certainement créé de nouvelles façons de communiquer et d'échanger des idées, mais nous ignorons encore si cela aura un véritable impact sur l'intérêt des citoyens pour la démocratie, et sa pratique. Là où certains voient un renouveau de l'engagement civique, d'autres parlent de «slacktivism», une façon péjorative de désigner cet activisme politique superficiel «pour se donner bonne conscience», et qui semble se développer de plus en plus sur le Net depuis quelques années -parfois même au détriment des vraies opérations plus efficaces. Et alors que certains applaudissent ces toutes nouvelles campagnes censées stimuler la participation et l'engagement civique -comme l'Estonie qui va mettre en place un système de votes par SMS dès 2011- d'autres, comme moi, doutent que si certains citoyens se désolidarisent complètement de la vie politique, c'est parce qu'ils trouvent insupportables de devoir se déplacer deux ou trois fois par an pour aller voter.

Le débat sur l'influence d'Internet sur la participation fait écho à une controverse bien plus ancienne, sur les effets socio-politiques du câble sur les ménages. Bien avant l'invention des blogs, experts et chercheurs se disputaient déjà pour savoir si oui ou non le petit écran transformait les gens en maniaques du divertissement, passifs et apolitiques, préférant regarder un James Bond ou une redif de Happy Days plutôt que le journal de la nuit, ou bien en citoyens obsessionnels et hyperactifs scotchés en permanence à CNN. A l'époque, comme aujourd'hui, l'argument-phare, c'était qu'avec tous ces obsédés de la télé totalement désengagés de la vie politique, et ces drogués de la news accros à l'info condensée, la démocratie à l'américaine était en train de devenir une niche politique. Internet, c'est le câble sous stéroïdes; il n'a jamais été aussi facile de se brancher sur la vie politique, ou bien de la zapper complètement.

Il y aussi le risque que nos sources d'infos deviennent de plus en plus subjectives, comme nos amis Facebook par exemple, réduisant considérablement les différents points de vue auxquels nous sommes exposés encore aujourd'hui. Selon une étude menée au début de l'année par le Pew Research Center's Internet & American Life Project, les trois quarts des Américains qui consomment de la news en ligne déclarent qu'une partie de ces infos provient de mails ou de sites de réseaux sociaux. Actuellement, moins de 10% des Américains disent ne consulter qu'une seule source pour se tenir au courant de l'actualité. Mais au vu de la crise que traverse la presse traditionnelle face à Internet, tout cela pourrait rapidement changer.

Internet, c'est la mort de l'actu internationale.

SEULEMENT SI ON LAISSE FAIRE. Ce ne sont certainement pas les organes de presse -qui se battent actuellement pour leur survie et se voient obligés de fermer de plus en plus de bureaux à l'étranger- qui vous le diront, mais jamais l'humanité n'a eu accès plus rapide à l'actu internationale qu'aujourd'hui. Des agrégateurs comme Google News viennent peut-être ébranler les business modèles de CNN et du New York Times, entraînant la suppression de postes coûteux comme les correspondants à l'étranger, il n'empêche que des milliers de sources du monde entier sont désormais accessibles en un clic. Combien de gens liraient AllAfrica.com ou l'Asia Times Online si Google News n'existait pas?

On a beau dénoncer le rôle que joue Internet dans la suppression de certains services de presse, il faut néanmoins reconnaître et applaudir les effets incontestablement positifs du Web sur la qualité de la recherche en matière d'actu internationale aujourd'hui. Le «fact-checking» instantané, la possibilité de suivre une même affaire via des dizaines de sources différentes, et l'accès gratuit à des archives complètes -inimaginable il y a encore 15 ans.

Le vrai danger de tous ces bouleversements dans le milieu de l'actu internationale, c'est l'absence de modérateurs intelligents et respectés dans le métier. Internet est peut-être le paradis des drogués de la news qui savent faire le tri, mais la plupart d'entre nous se sentent un peu perdus dans cet océan d'actu. Même les lecteurs les plus éclairés ne connaissent pas forcément la différence entre le Global Times, un journal nationaliste chinois publié sous l'égide du Parti communiste, et l'Epoch Times, un autre journal chinois publié lui par les dissidents du Falun Gong.

Internet nous rapproche.

FAUX. La distance a encore de l'importance. Dans son best-seller, The Death of Distance, publié en 1997, Frances Cairncross, alors journaliste au magazine Economist, prédisait qu'en révolutionnant la façon de communiquer, Internet allait «améliorer la compréhension, encourager la tolérance, et, en fin de compte, promouvoir la paix dans le monde». Mais annoncer la mort de la distance, c'était prématuré.

Même dans un monde ultra-connecté, un consommateur a toujours besoin de se sentir proche de ce qu'il consomme. Un étude publiée en 2006 dans le Journal of International Economics a par exemple montré que pour des produits disponibles en ligne comme la musique, les jeux vidéo ou la pornographie, plus le pays d'origine du site les proposant était éloigné des États-Unis, moins les internautes américains seraient susceptibles de le visiter. (En chiffres: +1% d'éloignement = -3.25% de visites)

A l'instar des préférences des utilisateurs, l'attitude de certains gouvernements et entreprises -souvent motivés autant par l'argent et les droits d'auteur que par des considérations politiques- pourraient également signifier la fin d'un Internet «unique». Notre liberté de surfer sur des sites indépendamment de leur situation géographique est en péril, même au sein du monde «libre». On assiste à de plus en plus de tentatives, notamment de la part de sociétés et de leur ribambelle d'avocats, d'interdire l'accès aux étrangers à certaines parties du web. Par exemple, le contenu accessible aux Britanniques via le très novateur iPlayer de la BBC est de moins en moins facilement consultable en Allemagne (en France, seul le player radio est accessible, NDLE). Grâce à une initiative gouvernementale, les Norvégiens peuvent consulter sur Internet quelque 50.000 livres (sous copyright), mais à la seule condition d'habiter en Norvège. Le gouvernement paie déjà 675.000 euros de redevance par an, et n'a pas l'intention de subventionner le reste du monde.

En outre, de nombreux pionniers du web, comme Google, Twitter et Facebook, figurent parmi les entreprises américaines que les gouvernements étrangers craignent le plus. Les hommes politiques chinois, cubains, iraniens, et même turcs, parlent déjà de «souveraineté de l'information» -un euphémisme, puisqu'il s'agirait de remplacer des services online offerts par des sociétés occidentales par leurs propres produits plus limités mais plus faciles à contrôler, morcellant davantage le Web. Nous rentrerons bientôt dans l'ère du Splinternet (de «split» scinder et «internet», que l'on peut traduire par Scindernet, Séparnet ou Sectionet).

En vingt ans, Internet n'a jamais fait tomber ni dictateur, ni frontière, et n'a certainement pas marqué le début d'une ère post-politique de décisions rationnelles. Internet a accéléré et amplifié certaines forces à l'œuvre, fragilisant la politique et la rendant plus imprévisible. De plus en plus, Internet ressemble à une version survoltée du monde réel, avec ses promesses et ses périls, tandis que la cyber-utopie que nous avait prédit la première génération d'internautes semble plus que jamais illusoire.

Evgeny Morozov

Traduit par Nora Bouazzouni

Photo: Wrong answer / kalleboo via Flickr License CC by

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