Santé / Monde

Plus d'un million d'enfants seraient devenus orphelins à cause du Covid-19

L'étude ne met pas seulement en lumière les conséquences durables de la pandémie sur les familles, elle attire aussi l'attention sur l'avenir de leur santé mentale.

1,56 million d'enfants auraient connu la mort d'au moins un parent ou grand-parent responsable légalement d'eux, en raison du Covid. | Piron Guillaume <a href="http://unsplash.com/photos/cRRDzGxqVe8">via </a><a href="https://unsplash.com/photos/cRRDzGxqVe8">Unsplash</a>
1,56 million d'enfants auraient connu la mort d'au moins un parent ou grand-parent responsable légalement d'eux, en raison du Covid. | Piron Guillaume via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur USA Today

Des chercheurs du Boston Children's Hospital ont estimé que plus d'un million d'enfants à travers le monde sont devenus orphelins en raison d'un décès lié au Covid-19. Selon leur modélisation publiée mardi 20 juillet dans The Lancet, 1,13 million d'enfants ont perdu un parent ou un grand-parent ayant leur garde. Parmi eux, 1,04 million ont perdu leur mère, leur père, ou les deux. Au total, 1,56 million d'enfants auraient connu la mort d'au moins un parent, un grand-parent responsable légal, ou un autre grand-parent vivant avec l'enfant.

Pour calculer leurs résultats, les chercheurs ont utilisé des données issues de vingt-et-un pays, qui ont enregistré la surmortalité et la mortalité liées au Covid-19. Ces données représentent 77% des décès mondiaux dus au coronavirus en 2020 et au début de l'année 2021, indique USA Today. Dans l'étude, les morts liées au Covid comprennent non seulement les décès causés directement par le virus, mais aussi les décès indirects, en raison des confinements, des restrictions de rassemblement et de déplacement, le moindre accès aux soins de santé, ainsi que les maladies chroniques.

Un enjeu de santé psychique et de santé publique

«La perte d'un parent ou du tuteur légal peut bouleverser la vie d'un enfant et potentiellement affecter son développement s'il n'est pas dans un cadre familial stable», explique l'auteur de l'étude, Chuck Nelson, professeur en pédiatrie à l'école de médecine de Harvard et au Boston Children's Hospital. Il ajoute que l'impact peut être pire chez les enfants plus âgés, ceux qui sont placés dans des institutions, ou bien qui avaient déjà des problèmes de santé mentale avant la pandémie.

«Ces chiffres attirent l'attention sur un phénomène sous-représenté: les survivants des familles endeuillées», a déclaré David Abramson, professeur à la New York University's School of Public Health. L'étude ne met pas seulement en lumière les conséquences durables de la pandémie sur les familles, elle attire aussi l'attention sur l'avenir de leur santé mentale, précise Dr Nora Volkow, directrice sur National Institute on Drug Abuse, qui a en partie financé les recherches.

«Même si le traumatisme subi par un enfant après la perte d'un parent ou d'un tuteur peut être dévastateur, il existe des solutions efficaces pour prévenir les conséquences indésirables, comme la consommation de drogues, et nous devons veiller à ce que les enfants aient accès à ces solutions», explique-t-elle.

Selon Barun Mathema, professeur d'épidémiologie à la Mailman School of Public Health de l'université de Columbia, les enfants issus de communautés défavorisées, particulièrement touchées par la pandémie, sont plus susceptibles de subir des effets à long terme. «C'est une période intense, marquée par des pertes extraordinaires, une horreur hors du commun, et puis soudain, la pandémie est terminée. Mais les blessures sont encore vives.»

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