Santé / Société

La vaccination obligatoire, le meilleur service qu'on puisse rendre à la civilisation

[BLOG You Will Never Hate Alone] À force de vouloir à tout prix ménager les susceptibilités, on en arrive à prendre en considération des jugements qui nous renvoient au temps des superstitions moyenâgeuses.

Plus vite nous vaccinerons la population, plus vite nous retrouverons une vie normale. | Alex Mecl <a href="https://unsplash.com/photos/EcC2-nIpYro">via Unsplash</a>
Plus vite nous vaccinerons la population, plus vite nous retrouverons une vie normale. | Alex Mecl via Unsplash

Temps de lecture: 3 minutes

C'est peu de dire qu'on marche sur la tête avec cette histoire de vaccination obligatoire pour les soignants. Par quelle aberration un individu doué d'un cerveau en état de fonctionner peut-il à la fois concevoir l'idée de guérir des gens et dans le même temps refuser de se faire vacciner? La contradiction est telle qu'elle laisse sans voix celui qui chercherait à comprendre ses détours. On peinerait autant à expliquer à un pompier qu'il ne peut combattre le feu s'il rechigne à endosser son uniforme.

À force de vouloir à tout prix ménager les susceptibilités des uns et des autres, on en arrive à créer des situations ubuesques où la raison s'incline devant tout un bric-à-brac d'explications qui ont toutes en commun d'appartenir au registre de la fumisterie. Que n'a-t-on entendu pour justifier son refus à recevoir ses deux doses de vaccin: «Je vais être transformé en aimant»«On va me changer mon ADN»; «Je ne serai plus capable d'avoir des enfants»; «J'ai peur de ses effets secondaires à long terme»; «Je fais très attention quand je sors, du coup je suis quasi sûr de ne jamais l'attraper».

Il faut le marteler sans cesse: l'apparition des réseaux sociaux a ouvert grand les vannes de la bêtise, laquelle désormais s'exprime librement et avec l'aplomb de la vérité. Peu importe l'invraisemblance des idées émises, elles galopent désormais au sein de la population comme une gangrène qui grignote le corps social et l'amène à remettre en cause toutes sortes de vérités scientifiques. De nos jours, en l'espace de deux tweets et d'une publication surgie sur son fil Facebook, on se croit légitime à avoir un avis sur à peu près tout, et fort de ce savoir, on en revient à interroger des principes fondamentaux sur lesquels se basent depuis des siècles et des siècles la science et la médecine.

Si moi, être conscient, je concède à me faire vacciner, je le fais parce que j'accepte la supériorité d'une pensée qui a conclu à la pertinence de cette action. Prenant pour acquis que je n'ai pas les connaissances nécessaires à la compréhension du fonctionnement d'un vaccin –de son élaboration à sa mise sur le marché– je me repose sur l'expertise du corps scientifique lequel, à l'unanimité ou presque, m'assure à la fois de son efficacité et de son absence de danger.

J'agis pareillement quand je monte dans une voiture. Je ne connais rien à la mécanique des moteurs mais je prends pour évidence que, lorsque je mettrai le contact, ce dernier ne va pas m'exploser à la figure. Il en va de même pour tout geste de la vie quotidienne. Je m'appuie sur le savoir des autres afin d'accomplir des actes dont je serais bien en peine de comprendre la manière dont ils procèdent. Cela va de l'ascenseur, à la machine à café en passant par mon ordinateur ou par le traitement que je prends pour contrôler ma pression artérielle.

Pourquoi donc en serait-il autrement avec les vaccins? De quelle maladie faut-il être affublé pour s'imaginer un seul instant qu'on puisse vacciner des milliards d'individus sans s'être assuré auparavant de l'innocuité de la démarche? Alors quoi, il existerait une vaste conspiration de savants –des savants du monde entier, des sommités dans leur domaine– qui, pris de court par l'apparition du virus, se seraient entendus pour mettre au point des vaccins dont ils ignorent tout des effets à long terme sur le corps humain? Pressés par des gouvernements impatients de retrouver les chemins de la croissance, le monde scientifique dans son ensemble aurait pris sur lui de se renier en fermant les yeux sur des agissements en tout point contraire à l'éthique et à la morale?

Mais dans quel monde vit-on exactement? Que nous arrive-t-il collectivement pour qu'on supporte aussi longtemps des raisonnements qui nous renvoient au temps des superstitions moyenâgeuses? J'entends ici et là qu'il faut chercher à convaincre par la parole le personnel hospitalier réfractaire au vaccin plutôt que de procéder par la contrainte. Mais les convaincre de quoi au juste? Que deux plus deux font quatre? Voilà c'est dit. Deux plus deux font quatre. Et maintenant, donne-moi ton épaule que j'y plante ma seringue.

Il en va de même pour le reste de la population. On aura beau chercher, on ne trouvera aucune justification à ne point vacciner tout ce beau monde. On nous parle de liberté individuelle mais que pèse-t-elle au regard des conséquences de son observation? Rien. Il est acquis que plus nous vaccinerons de personnes, plus nous aurons de chances de retrouver une vie normale. Dès lors, pourquoi tergiverser? Des vaccins sont déjà obligatoires, pourquoi celui-là ne le serait pas?

Oui, pourquoi?

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