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Les Etats-Unis ne peuvent plus financer leurs guerres

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Pour l'année 2010, le Congrès américain a alloué à l'armée américaine un budget de plus de 660 milliards de dollars. Aux yeux de Robert Gates, le secrétaire à la Défense, c'est trop. Farouche opposant des dépenses superflues depuis sa nomination fin 2006, il s'est de nouveau lancé samedi 8 mai dans une diatribe contre le gaspillage, à l'occasion d'un discours commémorant les 65 ans de la reddition allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. «Si nous nous projetons dans les deux prochaines années [...] je pense que le président et le Congrès réfléchiraient longtemps avant de lancer une opération militaire à 100 milliards de dollars par an», a-t-il déclaré au Centre présidentiel Dwight Eisenhower, dans le Kansas.

Depuis plusieurs années, comme le rappelle le Daily Telegraph, le budget militaire des Etats-Unis ne cesse d'augmenter, jusqu'à représenter 4,5% du PIB, contre 2,5% au Royaume-Uni. Dans ces conditions, Robert Gates a décidé de durcir le ton. «Faut-il considérer comme une menace terrible que les Etats-Unis aient seulement 20 fois plus de chasseurs furtifs avancés que la Chine à l'horizon 2020?», a-t-il demandé, rhétorique et ironique, à son auditoire. Dans un premier temps, il souhaite économiser 15 milliards de dollars par an.

Ces derniers mois, Robert Gates s'était déjà attaqué au volet logistique et aux contrats d'armement, en cessant la production de l'avion de chasse F-22 par exemple. Mais cette fois-ci, il a également pris pour cible la bureaucratie du Pentagone, comme le révèle Wired:

Le secteur privé a aplani et rationalisé les plus hauts échelons de son organigramme et pourtant, le Département de la Défense continue à maintenir une hiérarchie lourde qui reflète plus les superstructures du XXe siècle que les réalités du XXIe...

Le site américain rappelle qu'en son temps, même Donald Rumsfeld, le détesté prédécesseur de Gates, avait essayé de mettre de l'ordre dans l'organisation «byzantine» du Département. Sans succès. A charge pour Gates de se retrousser les manches pour effectuer «sa tâche la plus dangereuse».

[Lire l'article du Daily Telegraph ici, ou celui de Wired, ]

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Photo de une: Robert Gates / REUTERS, Yuri Gripas

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