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Les États-Unis investissent 3 milliards de dollars pour un traitement antiviral contre le Covid-19

Les efforts s'étaient concentrés jusqu'ici sur la recherche d'un vaccin, mais le gouvernement entend désormais trouver un traitement médicamenteux pour lutter contre la pandémie.

Des capsules de la pilule antivirale expérimentale Molnupiravir, développée par le laboratoire Merck & Co,Inc. | Merck & Co,Inc. / AFP
Des capsules de la pilule antivirale expérimentale Molnupiravir, développée par le laboratoire Merck & Co,Inc. | Merck & Co,Inc. / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York Times

L'an dernier, le financement d'un vaccin contre le Covid-19 a coûté plus de 18 milliards de dollars au gouvernement américain. Ce dernier vient de se décider à investir 3 milliards de plus pour mettre au point un médicament susceptible de lutter contre le virus à un stade précoce de l'infection.

C'est le département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis qui a annoncé ce jeudi 17 juin qu'il lancerait un programme pour accélérer les essais cliniques sur plusieurs médicaments, dont les résultats se sont montrés encourageants jusqu'à présent. Le programme est soutenu par le docteur Anthony Fauci, immunologue à la tête de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, qui a joué un rôle de premier plan dans la gestion de la crise sanitaire. Si la recherche ne prend pas de retard et se montre fructueuse, les premiers traitements pourraient être disponibles d'ici la fin de l'année.

Couper le mal à la racine

Jusqu'à présent, c'est la piste des vaccins qui avait été privilégiée par l'administration Trump. La recherche d'un traitement antiviral pourrait permettre de lutter non seulement contre le coronavirus, mais également contre d'autres virus susceptibles de provoquer de prochaines pandémies.

D'après les chercheurs, le meilleur moment pour lutter contre le coronavirus est dans les premiers jours où la maladie se déclare: le virus se réplique alors rapidement, et le système immunitaire n'a pas eu le temps de monter une défense. Un médicament bloquant la réplication pourrait permettre d'enrayer la maladie à ses premiers balbutiements. De précédents tests effectués au début de la pandémie chez des personnes déjà hospitalisées s'étaient révélés peu concluants, car le traitement arrivait trop tard, les patient·es ayant déjà développé un stade avancé du Covid-19.

Dans le cas de personnes hospitalisées, seul le Remdesivir, un antiviral étudié à l'origine pour lutter contre Ebola, s'était montré efficace lorsqu'il était administré par intraveineuse. En octobre, il a obtenu une validation de la Food and Drug Administration (FDA). L'OMS a pourtant déconseillé son usage dès le mois suivant.

Le Molnupiravir en vue

C'est davantage sur le Molnupiravir que se portent pour l'heure les plus grands espoirs. Mis au point en 2019 par des chercheurs de l'université Emory, à Atlanta, l'antiviral, disponible sous forme de pilule, avait prouvé son efficacité contre des virus comme la grippe et l'encéphalite équine vénézuélienne. Les premiers tests contre le Covid-19 se sont montrés encourageants, mais devront être confirmés à l'automne par de nouveaux essais cliniques. En cas de succès et d'approbation de la FDA, le département de la Santé et des Services sociaux s'est engagé à acheter au laboratoire Merck 1,7 million de doses de Molnupiravir, pour un coût de 1,2 milliard de dollars.

D'autre traitements antiviraux, susceptibles d'être pris par voie orale sous forme de pilule, sont à l'étude. C'est le cas de l'AT-527, développé par Atea Pharmaceuticals, déjà efficace contre l'hépatite C, et d'un médicament créé par le laboratoire Pfizer à partir de la molécule PF-07321332, conçue dans les années 2000 pour lutter contre le SRAS. Pfizer avait lancé une première phase de tests en mars 2021, et prévoit de pousser ces recherches plus avant dès le mois prochain.

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