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L'Oregon vient de légaliser le compost humain

Cette méthode alternative, plus écologique que l'enterrement ou la crémation, se répand aux États-Unis.

L'empreinte écologique de la décomposition naturelle est plus faible que celle des enterrements. | Seth Cottle <a href="https://unsplash.com/photos/lyMZdag-zgQ">via Unsplash</a>
L'empreinte écologique de la décomposition naturelle est plus faible que celle des enterrements. | Seth Cottle via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Vice

L'Oregon est désormais l'un des trois États américains à avoir légalisé le compost humain, une option post-mortem qui gagne en popularité pour ses avantages environnementaux. La gouverneure Katie Brown a signé cette nouvelle loi mardi 15 juin. La «décomposition naturelle et biologique» fera donc partie des méthodes funéraires autorisées par cet État de la côte Ouest, à partir de juillet 2022.

«C'est une question dont il est difficile de parler; mais ce n'est pas une décision que nous pouvons éviter», a déclaré la députée Pam Marsh à Vice. Pour elle, cette loi traduit l'intérêt croissant des habitants de l'Oregon pour des alternatives durables aux soins mortuaires traditionnels. «C'est intéressant pour tous ceux d'entre nous qui cherchent de vrais moyens de repenser notre empreinte écologique, même après que nous ne soyons plus en vie.»

Les méthodes les plus communes pour des funérailles entraînent de lourdes conséquences environnementales. Concernant les enterrements, les cimetières occupent de larges pans de terre et les cadavres rejettent des toxines qui peuvent contaminer les sols et les cours d'eau alentour. Quant à la crémation, elle émet des polluants nocifs et du dioxyde de carbone, ce qui contribue au réchauffement climatique.

Retour à la terre

En comparaison, l'empreinte écologique de la décomposition naturelle et biologique est faible. Les premières pompes funèbres américaines de compost humain, la société Recompose, procède ainsi: le corps est placé dans un cylindre avec d'autres matériaux naturels (copeaux de bois, plantes, etc.), puis chauffé et retourné régulièrement pendant plusieurs semaines, jusqu'à ce qu'il se soit décomposé en une terre riche en nutriments, qui peut être remise à la famille ou utilisée pour le jardinage.

Le compost humain est la dernière invention pour des funérailles plus vertes, de plus en plus sollicitées aux États-Unis, alors que le nombre de places dans les cimetières diminue et que certains écologistes réclament une industrie funéraire plus propre. Les enterrements écologiques, nés en 1998, sont une autre alternative aux méthodes traditionnelles. Le corps est préparé sans produits chimiques et placé dans un cercueil biodégradable.

En plus d'être une méthode plus écologique, cela permet également à certains de mieux affronter la mort, affirme Jodie Buller, membre de la Conservation Burial Alliance. Pour elle, le fait de savoir que vous ou vos proches puissiez mourir de manière durable rend la chose plus facile à accepter. «Ça semble être une option très paisible, a-t-elle déclaré. L'idée que la terre que l'on devient puisse ensuite être utilisée pour nourrir des plantes fait vraiment du bien aux gens. Ça permet de briser une partie du tabou autour de la mort. Je pense que c'est un signe de mouvements plus larges, qui s'éloignent de la peur et se tournent vers la curiosité, pour donner plus de signification personnelle à la mort.»

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