Égalités / Monde

L’Union américaine pour les libertés civiles accusée de «racisme systémique»

L’ACLU défend les droits de l’homme aux USA et ses actions ont parfois changé le droit constitutionnel américain. Mais un ancien directeur clame avoir été licencié pour avoir dénoncé le racisme interne dans l’organisation.

Le logo de l'ACLU. | Via Lorie Shaull sur <a href="https://www.flickr.com/photos/number7cloud/48306972712">Flickr</a>, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/">Certains droits réservés</a>. 
Le logo de l'ACLU. | Via Lorie Shaull sur Flickr, Certains droits réservés

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Vice US

«Malgré le bien que l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a fait pour la communauté noire en dehors de ses murs, il semble que la portée de sa mission se termine ici». Robert Jackson, un ancien directeur associé de l’ACLU, a porté plainte contre l’organisation de défense des droits de l’homme le 8 juin 2021 devant le tribunal du district de New York. L’homme accuse l’ACLU de ne pas «traiter ses propres employés noirs avec le genre d'équité que l'on pourrait attendre d'un bastion des valeurs américaines, de l'égalité et de la justice», explique Vice US, qui évoque l’affaire

L’histoire commence en 2019. Kary Moss, une des directrices de l’ACLU, se prend en photo avec l’ancien procureur général Jeff Sessions, qui a «passé sa carrière à soutenir des politiques qui désavantagent et ciblent les Afro-Américains», selon Robert Jackson dans sa plainte. Ce dernier ne comprend pas pourquoi cette directrice de l’ACLU tolérerait le bilan de Jeff Sessions en souriant à côté de lui. Avec plusieurs de ses collègues, il décide de prononcer un discours devant 140 membres de l’ACLU en y soulignant «le manque de leadership noir». Selon Robert Jackson, les protestataires font également des propositions pour remédier à cette disparité et demandent à Kary Moss de s’excuser pour la photo avec Jeff Sessions. 

Mais leurs actions n’auraient suscité que «la colère de la direction de l’organisation». Une responsable des analyses de l’ACLU a demandé à M. Jackson de «se taire» et d’être «le plus raisonné de la pièce». Dans les mois qui suivent, un projet sur lequel travaillait Jackson aurait été annulé sans explication et il aurait été exclu des réunions d’équipes. En janvier 2020, l’ancien directeur associé s’est vu rétrograder à analyse, un poste de quatre niveaux inférieurs, qui a réduit son salaire de près de la moitié. En mai août 2020, il a fini par être licencié. «À l'ACLU, de tous les lieux, les employés devraient se sentir libres de parler de la discrimination sans crainte de représailles», a invoqué l’avocat de Robert Jackson. «Comme cela a été clairement indiqué à M. Jackson, les plaintes concernant le racisme systémique au sein de l'ACLU ne sont pas les bienvenues, pas plus que les personnes qui s'expriment», a-t-il enchérit. 

Le porte-parole de l'ACLU, Steve Smith, a déclaré à VICE News qu'il ne commenterait pas le procès car il ne discute pas ouvertement «des détails des différends personnels», mais indique que l’ACLU nie les allégations de Jackson.

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