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Des scientifiques vont charger les nuages d'électricité pour provoquer de la pluie

Le projet a été financé par les Émirats arabes unis et sera bientôt testé à Dubaï.

Les chutes de pluie sont rares aux Émirats arabes unis. Le pays est donc prêt à payer pour avoir plus d'eau douce. | Kent Tupas via <a href="https://unsplash.com/photos/zPKqvQB6anQ">Unsplash</a>
Les chutes de pluie sont rares aux Émirats arabes unis. Le pays est donc prêt à payer pour avoir plus d'eau douce. | Kent Tupas via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur CNN

Avec une moyenne de dix centimètres de pluie par an, les Émirats arabes unis ont désespérément besoin d'eau douce. Le riche pays a donc financé plusieurs projets scientifiques pour faire tomber la pluie. Parmi les différentes idées figure celle-ci: une catapulte pour lancer des drones destinés à remplir les nuages d'une charge électrique. Une équipe de l'université de Reading, au Royaume-Uni, a proposé l'idée en 2017 et, après plusieurs années d'études, des drones créés spécialement pour l'occasion sont désormais sur le point d'être testés à Dubaï. Le but est de déterminer si cette technologie permettrait réellement d'augmenter les chutes de pluie dans les régions asséchées.

En apparence, le principe est simple: en chargeant les gouttelettes qui forment les nuages d'électricité, les scientifiques estiment qu'il y a plus de chances de provoquer de la pluie. C'est ce qu'explique Keri Nicoll, une des principales chercheuses du projet, interrogée par CNN. En étudiant le comportement des nuages, son équipe a découvert que les gouttelettes d'humidité ont plus de chances de fusionner et de former de véritables gouttes de pluie quand elles reçoivent une charge électrique.

Des gouttes d'eau qui résistent aux températures extrêmes

Il faut que les gouttes soient aussi grosses que possible, explique Keri Nicoll. Dans un pays comme les Émirats arabes unis, où les nuages sont hauts et les températures élevées, les gouttes ont tendance à s'évaporer quand elles tombent. «On essaye de créer des gouttelettes assez grosses pour qu'elles survivent jusqu'au sol», résume la chercheuse.

L'équipe britannique a donc construit quatre petits engins larges de deux mètres, développés à l'université de Bath. Ils sont lancés par une catapulte et peuvent voler pendant une quarantaine de minutes, avec un système de pilotage automatique. Chaque drone est équipé de capteurs pour mesurer la température et l'humidité, et dispose d'émetteurs d'électricité. Les scientifiques ont bénéficié d'un budget de 1,5 million de dollars sur trois ans, financé par le Research Program for Rain Enhancement Science des Émirats arabes unis.

Jusqu'ici, les tests avaient été faits uniquement au Royaume-Uni et en Finlande, tandis que des mesures sur les propriétés des nuages ont déjà été effectuées aux Émirats. Alors que la pandémie avait empêché Keri Nicoll et son équipe de partir dans le pays, il faut maintenant attendre de bonnes conditions météorologiques pour compléter les tests.

Pour lutter contre la sécheresse, les Émirats expérimentent déjà d'autres techniques, comme injecter des particules d'iodure d'argent ou de sel dans les nuages pour provoquer la pluie. Alors que les deux tiers de la population mondiale pourraient manquer d'eau d'ici 2025, de plus en plus de pays s'intéressent au contrôle de la météo.

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