Quand la glace fond dans les montagnes, que l'eau devenue liquide s'écoule en se chargeant de morceaux de roche et de glace, il arrive qu'elle forme un lac glaciaire, il occupe alors un creux entre des montagnes. Et si un lac est trop rempli et déborde, il fait courir un risque d'inondation aux populations environnantes. Dans le Guardian, la journaliste Neelima Vallangi rapporte l'inquiétude grandissante des scientifiques face au dérèglement climatique qui risque d’entraîner la formation de toujours plus de lacs glaciaires. Depuis 1990, le volume et le nombre de ces lacs glaciaires a augmenté de 50% dans le monde.
Il peut aussi arriver qu'un événement climatique –un tremblement de terre ou une avalanche– déclenche une vidange brutale d'un lac glaciaire. Souvent, c'est une paroi naturelle du lac, formée de glace, qui se brise d'un coup et provoque une inondation.
Les populations les plus en danger seraient surtout celles bordant la Cordillère des Andes et l'Himalaya. En 2016, des scientifiques ont étudié les 1.348 vidanges brutales de lacs glaciaires. Un tiers d’entre elles ont eu des conséquences sur la population car c’est avant tout la présence d’habitations aux alentours qui détermine la gravité des vidanges brutales. Elles se situaient majoritairement en Amérique Latine.
Au Pérou, les travaux de préventions de ces vidanges brutales ont commencé dès le début des années 1950, après que l’une d’entre elles ait causé la mort de 1.800 personnes. Des mesures d'atténuation des risques ont été installées en bordure de la Cordillère des Andes: assèchement forcé des lacs, barrages, déversoirs, système d’alerte…
Le Népal serait un des pays les plus en danger: 47 lacs dont la moitié hors des frontières du pays (en Chine ou en Inde) menace sa population. Les spécialistes du sujet estiment que les vidanges brutales de lac glaciaire sont un péril à considérer dans les années à venir.